Comme prévu, la compagnie d'assurances SCA Promotions a déposé plainte contre Lance Armstrong après ses révélations fracassantes lors d'un entretien accordé à Oprah Winfrey.
La compagnie texane réclame au champion déchu pas moins de 12 millions de dollars, soit l'équivalent des primes versées au coureur pour ses victoires sur le Tour de France. Jeff Dorough, avocat de SCA, a ainsi déposé une plainte au tribunal du comté de Dallas ce jeudi 7 février, un document de 35 pages dont l'AFP s'est procuré une copie.
"Aujourd'hui, chacun sait que Lance Armstrong a perpétué ce qui pourrait bien être le mensonge de sang froid le plus élaboré et le plus scandaleux de l'histoire du sport. Il est temps maintenant pour M. Armstrong de faire face aux conséquences de ses actions. Cela comprend le remboursement de tous les fonds qui ont été versés par SCA, qui totalisent plus de 12 millions de dollars", peut-on ainsi lire dans la plainte. 12 millions de dollars qui se divisent en deux parties, soit 7,5 millions de dollars de primes et 5 millions de dommages et intérêts et frais de justice. Car en 2006, SCA avait refusé de verser à Lance Armstrong ses primes de victoires à la suite des allégations de dopage révélées dans le livre L.A Confidentiel des journalistes Pierre Ballester et David Walsh, un ouvrage à charge contre le leader alors incontesté du peloton. L'Américain avait porté plainte pour que lui soient versées ses primes et avait obtenu gain de cause le 8 février 2006, le contrat ne contenant aucune clause relative au dopage.
Du côté de Lance Armstrong, on se montre confiant. Mark Fabiani, l'un des avocats du coureur repenti, ou presque, explique ainsi que l'accord obtenu au terme de la procédure de 2006 interdit à SCA toute poursuite ou réclamation concernant le remboursement de cette somme. "Les termes de l'accord interdisent clairement à SCA de sortir de l'accord. Nous allons laisser l'accord parler par lui-même. Il est très clair sur ce point", a-t-il confié à l'AFP, transmettant copie du document qui stipule qu'"aucune partie ne peut attaquer en justice, faire appel ou tenter de s'écarter de la prime d'arbitrage".
Affaire à suivre donc, mais cette plainte est un nouveau coup dur pour Lance Armstrong, champion détesté des Américains et cible d'une enquête fédérale qui pourraient le mener tout droit en prison...