"Choquée", c'est l'adjectif choisi par Lara Fabian pour s'exprimer suite à la révélation de sa participation à la clôture du festival Style.uz Art Week à Tachkent, en Ouzbékistan, le 26 octobre 2013. La star, qui soigne actuellement un problème d'oreille interne, a décidé d'annuler sa venue et de rappeler son engagement pour la paix.
"Je viens d'apprendre par le communiqué de presse de l'ACAT, relayé par la presse, que le Festival Culturel à Tachkent pour lequel je devais chanter le 26 octobre était géré par la fille du président [Gulnara Karimova, NDLR] en place. Ma réaction immédiate a été d'écrire à mon équipe dans les pays de l'Est pour faire savoir que, dans ces conditions, je ne voulais pas assurer ma prestation, que j'annule donc", a-t-elle écrit sur sa page Facebook officielle, ce jeudi 24 octobre 2013. L'interprète de Deux ils, deux elles rejette catégoriquement les accusations de l'Acat (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), qui lui reproche de servir d'image médiatique positive au régime d'Islam Karimov.
"Je suis choquée par l'amalgame politique et la récupération immédiate dont je fais l'objet dans la presse à ce sujet, et suis profondément blessée lorsque je lis 'Lara Fabian, nouvelle vitrine du régime tortionnaire Ouzbek'... Je tiens à rappeler que depuis 25 ans, j'ai toujours eu à coeur de faire passer en chansons, des messages universels d'amour, de paix et de tolérance. Ma carrière et mes engagements témoignent de mes valeurs et je suis choquée que l'on puisse penser de moi que je puisse cautionner un régime ne respectant pas les droits de l'homme", a-t-elle expliqué. Il faut dire que la star de 43 ans est depuis l'an dernier la marraine du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Très populaire dans les pays de l'Est, dont certains sont réputés pour leur lacune de démocratie, Lara Fabian avance une explication bien précise à sa participation à certains concerts et pas à d'autres. "Ceci étant, j'aimerais dire que je fais une grande différence entre chanter dans le cadre d'un spectacle qui est directement géré par un membre (ou un proche) d'un gouvernement ne respectant pas les droits de l'homme et aller faire des représentations dans un pays qui a un gouvernement qui ne respecte pas les droits de l'homme. Dans le premier cas, je n'y vais pas, car je ne veux pas cautionner une telle politique, ni servir de 'vitrine' à son gouvernement ; dans le second cas, je viens chanter pour les êtres humains qui subissent justement au quotidien des atteintes aux droits de l'homme, en espérant leur apporter par mes chansons un peu de réconfort, et leur faire vivre un moment de divertissement...", dit-elle.
La chanteuse, connue pour son empathie et pour l'amour dont elle déborde, notamment auprès de son mari Gabriel di Giorgio et sa fille Lou, 6 ans, ajoute : "Pour moi, c'est la différence entre chanter pour le gouvernement et chanter pour le peuple. Les valeurs qui sont miennes font que je me refuse à faire le premier choix, mais que je continuerai à faire le second, par respect pour mon public vivant dans des pays ne respectant pas les droits de l'homme".
Thomas Montet