Pour ceux qui en doutaient, La Guêpe pique encore...
Laura Flessel a décroché hier son ticket pour les Jeux olympiques de Londres en allant chercher sa qualification dans une patinoire de Bratislava en Slovaquie après avoir frôlé l'élimination en quart de finale. La désillusion aurait pu être grande, puisque c'était la dernière chance de la Française de rejoindre la sélection olympique, après ses nombreux échecs, dont celui enfin digéré de l'élimination de l'équipe d'épée à Saint-Maur il y a un mois.
Mais comme à son habitude, la Guadeloupéenne est allée chercher un peu de folie au fond d'elle-même pour s'offrir cette cinquième olympiade, comme le rapporte L'Équipe : "Petit bonhomme ! Il faut vivre dangereusement ! Je m'étais dit que la différence se ferait sur la folie du moment." Un moment de folie qui a donc payé et qui envoie la double championne olympique à Atlanta en 1996 à Londres cet été. Une ultime touche et une ultime victoire dédiée à son frère Sandro, disparu peu avant Noël à 38 ans. "C'était pour mon frère, il nous a quittés. C'était un passionné, il me manque. Je lui avais promis", confie-t-elle, alors que le soulagement règne au sein du clan français.
"Il y avait de la nervosité. Il y avait beaucoup d'attente autour d'elle. Mais plus que stressée, elle était très concentrée", explique dans Le Parisien son mari Denis Colovic resté en France pour ne pas déranger sa championne. Et désormais, celle qui vise une sixième médaille (après deux d'or, une d'argent et deux de bronze) pour ses cinquièmes JO pourrait bien devenir une postulante sérieuse au titre de porte-drapeau de la délégation, n'en déplaise à Alain Bernard et Tony Parker, candidats déclarés. "Laura n'en a jamais fait son objectif prioritaire, commente Denis Colovic. Mais ce serait pour elle un énorme honneur. Laura est saluée par tous les sportifs. Teddy Riner, par exemple, a toujours dit qu'il préférerait que ce soit Laura. Son palmarès parle pour elle, mais le porte-drapeau, c'est plus que ça : c'est quelqu'un qui représente son pays. Et Laura est amoureuse de son pays. (...) Et puis ce serait pas mal que le porte-drapeau aux JO soit une femme."
Même son de cloche chez la principale intéressée : "Oui je veux ! Advienne que pourra. Ce serait une fierté, je peux aussi en rêver. Ça me fera plaisir, mais il y a tellement de Français qui peuvent le porter ! Il faut être charismatique, amener une équipe vers la gagne. Et si c'est moi, je prends avec joie !"
Après Atlanta en 1996 où son talent avait éclaboussé ses adversaires, Sydney en 2000 et une désillusion (médaille d'argent) alors qu'elle était la grande favorite, Athènes en 2004 et une médaille en bronze et enfin Pékin en 2008 d'où elle repartira bredouille, Laura Flessel espère bien accrocher, à 40 ans, une dernière médaille et terminer sa carrière comme elle l'avait commencée. Par une médaille d'or.