Les téléspectateurs pourront découvrir le téléfilm Elle m'a sauvée, diffusé ce soir en prime time sur M6 et inspiré du vécu de l'auteure Laura Rapp, victime d'une tentative de féminicide une nuit d'avril 2018. La jeune femme de 34 ans avait dû faire face à un accès de violence de son compagnon, sous les yeux de sa fille Alice âgée de 2 ans à l'époque. Une histoire qu'elle a raconté dans son livre Tweeter ou mourir.
L'écrivaine, qui a inspiré le téléfilm dans lequel on retrouvera Lio ce mardi, était revenue pour Paris Match sur les tragiques évènements auxquels elle a été confrontée. "J'étais paralysée par la peur. Qu'allait-il m'arriver si je portais plainte ? Une nuit où il est rentré alcoolisé, on s'est disputés et il a jeté une bouteille d'eau à la figure d'Alice, qui s'est réveillée terrorisée et en pleurs. Quand je l'ai menacé d'appeler la police, j'ai vu son regard noir. Celui qu'il avait chaque fois qu'il basculait dans la violence..." s'était-elle souvenue.
Si la jeune femme a entreprit tout ce travail, d'écrire un livre puis de collaborer avec M6 pour une adaptation télévisuelle, c'est avant tout pour sa fille, et plus généralement les prochaines générations. En effet, à l'époque elle redoute que sa fille lui soit enlevée. "J'étais terrorisée pour Alice. J'avais commencé à faire des recherches sur Internet et je savais que la justice pouvait lui laisser la garde de notre fille si je partais. Je suis donc restée pour prendre les coups à la place d'Alice".
Pire encore, elle a vu sa fille perdre goût à la vie. "Elle ne parlait plus, mimait les gestes d'étranglement et tous les soirs je devais vérifier si la porte était fermée. Elle a eu des retards de langage, des crises d'angoisse" confiait-elle dans une interview donnée au Parisien. Traversée par une volonté de faire bouger les choses, Laura Rapp avait adressé un beau message d'espoir lors de cet entretien : "Je souhaite qu'elle grandisse dans un monde meilleur. Ce téléfilm ne changera pas mon histoire mais j'aimerais que, dans quinze ou vingt ans, on dise : 'Regardez, il n'y a quasiment plus de féminicides'."