Le talent se transmet de mère en fille. Chez Nathalie Baye, c'est une certitude. Mais pour Laura Smet, il n'a pas été aisé de se faire à cet héritage culturel et familial qui est le sien. De gérer ce statut aimé et détesté de "fille de". C'est aussi pourquoi elle s'est, entre autres, lancée dans la réalisation en 2018 avec son court-métrage intitulé Thomas. "Je crois que j'ai plus vu de films dans ma vie que je ne suis allé à l'école, expliquait la jeune maman cette année-là au Festival d'Angoulême. Donc voilà, c'est quelque chose qui me berce depuis ma tendre enfance. Il y a aussi quelque chose qui est vrai, c'est qu'il n'y a personne dans ma famille qui est réalisateur. C'est quelque chose pour moi qui est important parce qu'il n'y a justement pas de comparaison. C'est quelque chose qui m'appartient et j'y tiens vraiment."
Je crois que c'est plus difficile
Invitée jeudi 10 décembre sur le plateau de l'émission Passage des Arts présentée par Claire Chazal sur France 5, Nathalie Baye venait évoquer le cinéma, cet art si cher à son coeur, qui souffre tant depuis le mois de mars 2020. La comédienne venait promouvoir la sortie d'un coffret hommage à François Truffaut en huit films restaurés dont, La chambre verte dans lequel elle jouait en 1978. Evidemment, elle a vu avec tendresse ces images de sa fille, Laura Smet, qui l'avait dirigée dans ce fameux premier court-métrage - elle incarnait Anne. "C'est difficile quand on est enfant, s'est-elle souvenue auprès de Claire Chazal. On a peur des : 'Ha, vous n'êtes pas comme votre mère ou votre père'. Et en même temps ça donne de la force parce qu'il faut sortir de ça. Mais c'est pas si simple que ça. Souvent on dit : 'Ha ben oui, c'est la fille de et c'est facile'. Non. Je crois que c'est plus difficile."
J'étais inquiète...
En tant qu'actrice, Laura Smet a pourtant fait ses preuves. En 2015, elle a même donné la réplique à sa mère dans la première saison de la série Dix pour cent. Une collaboration qui n'a que confirmé ce talent, cette évidence pour Nathalie Baye qui admire sa fille depuis son premier rôle... malgré quelques appréhensions. "J'étais inquiète, avouait-elle à Laurent Delahousse sur France 2. Parce que je connais les difficultés de ce métier, les écueils, tout ça. Fatalement on est inquiet. Dès que je l'ai vue la première fois dans Les corps impatients [de Xavier Giannoli, en 2003] j'ai été très soulagée parce que j'ai vu qu'elle avait vraiment un potentiel. Mais après il faut suivre, il faut durer. Percer c'est une chose, durer ça en est une autre. Mais j'ai confiance." Force est de constater qu'elle avait raison...