Deux ans après l'attentat du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais, le Premier ministre a participé samedi à l'hommage aux 86 victimes à Nice. Auprès de son président qui défilait sur les Champs-Elysées sous les yeux d'une élégante Brigitte Macron, Edouard Philippe a ensuite répondu à l'appel de Christian Estrosi, maire de Nice, et a filé vers la Baie des Anges.
"Il était important que l'État marque sa présence à nos côtés", a déclaré samedi après-midi à BFMTV le maire de la ville, qui était également accompagné de sa femme, Laura Tenoudji. Un précieux soutien lors de cette journée forcément émouvante. Cette dernière a commencé par une cérémonie d'hommages et des allocutions, notamment celle d'Edouard Philippe qui a souligné le travail des forces de l'ordre dont l'action "souterraine contre le terrorisme a permis de déjouer 25 projets d'attentats depuis le mois de janvier 2017" en France.
Dans son allocution, il a tenu à associer à la mémoire des victimes de l'attaque de Nice celles d'autres attentats survenus depuis, et rappelé le projet de créer "un juge de l'indemnisation des victimes d'actes terroristes qui aura une compétence nationale", annoncé la veille. Des représentants des associations de victimes ont également fait partager leur émotion, et appelé de leurs voeux la création, à Nice, d'un mémorial et centre de recherche.
Dans la matinée, une cérémonie inter religieuse avait été organisée villa Masséna, sur la promenade des Anglais, avant que les proches ne déposent une rose blanche au pied du mémorial provisoire installé dans les jardins de ce musée.
Avant la cérémonie, le Premier ministre avait assisté au défilé militaire du 14-Juillet, et rencontré en mairie, à huis-clos, une quarantaine de familles, en compagnie de Christian Estrosi. La journée d'hommage s'est prolongée dans la soirée par un concert de l'Orchestre philharmonique de Nice et du chanteur Patrick Fiori, suivi d'un lâcher de 86 ballons et l'illumination d'autant de faisceaux sur la promenade des Anglais.
Selon le dernier bilan communiqué par le Fonds de garantie qui indemnise les victimes, l'attentat du 14 juillet 2016 a fait, outre les 86 personnes tués, 206 blessés et 1 360 personnes traumatisées. Commis à l'issue du feu d'artifice par un Tunisien installé à Nice, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, abattu au cours de l'attaque, l'attentat avait été revendiqué par l'Etat islamique.
Deux instructions judiciaires sont en cours, l'une à Paris concernant l'attentat lui-même, et l'autre à Nice à la suite de plaintes pour mise en danger de la vie d'autrui contre les organisateurs de la Prom' Party.