Le compte à rebours est lancé, le compteur tourne, le chrono ne s'affole guère... Laure Manaudou a fait des Jeux olympiques de Londres 2012 l'objectif essentiel de son retour à la natation, mais, pour espérer nager jusqu'à la Tamise, il va falloir à la médaillée d'or d'Athènes mettre un coup d'accélérateur. Les JO en famille avec Fred, son chéri, et Florent, son petit frère, c'est pas gagné.
"Manaudou, c'est flou", titre éloquemment la page natation du quotidien L'Equipe, rapportant les performances de la Française lors du Grand Prix d'Austin (Texas) qu'elle a disputé ce week-end, tout comme son compagnon Frédérick Bousquet. C'est vite vu, puisqu'elle n'a participé qu'à une seule épreuve...
Samedi soir, Laure Manaudou a signé le cinquième chrono de la finale du 200 mètres dos, spécialité dont elle fut autrefois reine (championne d'Europe 2008 en 2'07"99, recordwoman de France en 2'06"64 établis en avril 2008) et où elle fut à la peine au mois de décembre. En 2'12"52, chrono identique à celui réalisé en séries, Laure Manaudou ne s'est rassurée qu'à moitié. Certes, elle a amélioré de deux secondes la marque établie lors des championnats des Etats-Unis (2'14"84), qui lui avait miné le moral jusqu'à la faire douter pour la première fois depuis son retour officiel à la compétition en juillet 2011 : "J'étais déçue au point de me demander si cela valait la peine de continuer", se demandait-elle, dépitée. Mais le fait qu'elle ait été incapable d'augmenter la cadence en finale alors même qu'elle avait choisi avec son coach Brett Hawke de ne privilégier qu'une course suscite bien des interrogations... Et l'échéance du tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques approche, sans qu'on sache sur quelle(s) distance(s) la jeune maman de la petite Manon (2 ans et demi) défendra ses chances.
"L'idée n'est pas de savoir si Laure a plus de chances sur une course ou l'autre, tempère Brett Hawke. Même si nous n'avons plus beaucoup de temps, on essaie de se concentrer sur une course plutôt que d'en faire trois ou quatre." Et la nageuse de 25 ans d'analyser : "Je n'avais qu'une seule épreuve, c'est vrai, mais, tout doucement, je me rapproche de mon niveau de l'année dernière, j'avais fait 2'10 (à Athènes) en arrivant une semaine et demie avant la compétition. Je repars malgré tout d'Austin en étant plus sereine." Son compagnon, Frédérick Bousquet, affichait lui aussi un bon regain de confiance après son passage en bassin à Austin, 2e du 50 mètres nage libre en 22"05 et agréablement surpris.
Prochain (et dernier) rendez-vous avant les championnats de France déterminants à Dunkerque (18-25 mars 2012), le Grand Prix du Missouri (10-12 février), à Columbia, où elle se testera sur le 100 mètres dos.
Concrètement, deux certitudes : Laure Manaudou ne reviendra pas sur sa distance de prédilection, celle de ses plus beaux exploits, le 400 mètres, trop exigeant pour sa capacité physique actuelle, et elle a encore du chemin à parcourir pour atteindre les minima sur le 200 mètres dos (2'10"84).