Dire que Laure Manaudou était attendue à Dunkerque durant les championnats de France serait un doux euphémisme...
La championne olympique 2004 a totalement réussi son retour dans les bassins, avec deux titres de championne de France et autant de qualifications décrochées pour les Jeux olympiques de Londres cet été sur 100 m dos, 200 m dos mais également pour le relais 4x100 m 4 nages. Et si son jeune frère de 21 ans Florent l'accompagnera outre-Manche, la tristesse est tout de même de mise dans le clan Manaudou puisque Frédérick Bousquet, son compagnon, restera lui à quai...
"Il y a un goût d'inachevé, explique la nageuse de 25 ans au quotidien Le Parisien/Aujourd'hui en France, au lendemain de l'annonce des nageurs qui iront aux JO, pendant laquelle elle a pleuré. Je n'ai pas l'impression que ça c'est passé. Je me dis qu'ils vont renager le 50m nage lire et que Fred et Flo vont se qualifier tous les deux. On était sûrs à 100% que c'est Fred qui allait gagner et Flo qui allait faire deuxième." La déception est donc grande pour le couple et sa petite Manon, qui ne verra pas ses deux parents nager à Londres. "Nous avons tous eu du mal à savourer la qualification de Florent. (...) Je ne m'imaginais pas les Jeux sans lui (Frédérick Bousquet, ndlr)", ajoute-elle.
Et si la naïade savoure ses titres et son come-back au plus haut niveau, son compagnon reste présent dans son esprit, comme si les échecs de ce dernier étaient quelque part les siens. "Sans Fred, je n'aurais jamais repris la natation. J'ai connu Brett (son entraîneur, ndlr) grâce à lui. Je m'en veux presque un peu. Si je n'avais pas repris, il aurait peut-être eu beaucoup plus d'énergie. Cela fatigue de voir son compagnon nager. On y met tellement d'émotions que cela peut nous couper les jambes", confie-t-elle.
Désormais, ce sont donc les JO qui occuperont l'esprit de Laure Manaudou. Pour se préparer, elle reprendra prochainement la direction des États-Unis et Auburn où l'attend son coach Brett Hawk. Avec en tête la peur d'être... suspendue pour manquement aux règles de localisation dans la lutte anti-dopage. Elle révèle en effet avoir manqué plusieurs contrôles et redoute le prochain, qui pourrait automatiquement entraîner une suspension : "En septembre dernier, j'ai eu deux contrôles ratés. Une fois, je m'étais plantée d'heure, l'autre, j'étais partie au resto à une réunion du Cercle des nageurs. Ça que dire que, si je me loupe encore, je serais suspendue. Dans l'esprit des gens, c'est comme être positif... Depuis, je vis dans un stress permanent pour ne pas me tromper d'une minute ou d'un numéro de rue dans mes indications de localisation. Sinon, c'est fini !" La solution est donc simple... Rester chez soi et ne pas en sortir !
Dans les colonnes du Parisien, Laure Manaudou revient également sur cette nouvelle image qui lui colle à la peau : "Les gens me respectent plus à présent. Avant, on voyait d'abord la capricieuse puis la sportive. Maintenant, on voit une maman au bord des bassins, souriante et détendue." Et malgré la polémique Twitter suite à la tuerie de Toulouse, la jeune femme assume ses sorties : "J'ai été maladroite et des gens ont réagi très négativement, même si je n'avais rien dit de méchant ou de blessant. Mais j'ai aussi le droit de donner mon avis. J'ose le faire, même si cela ne plaît pas à tout le monde et que je me fais 'casser' après."
Enfin, la championne revient sur les performances de celle qui pourrait bien être son héritière, Camille Muffat, championne de France sur 200m et 400 m nage libre en battant les records de France de... Laure Manaudou : "Avoir une Camille Muffat, ça m'enlève pas mal de pression. Je sais que ce n'est pas évident pour elle parce qu'il y a toujours un truc médiatique autour de moi. Camille mérite mieux. Ce n'est pas banal de battre des records. Je me mets à sa place et je me dis que c'est peut-être comme ça que les tensions arrivent parfois."
Mais forte de son expérience, gageons que Laure Manaudou apportera toute son aide à la jeune nageuse pour qu'elle décroche un titre olympique à Londres en août prochain....