La tension était palpable, dimanche 15 janvier sur le plateau de BFMTV, lors du deuxième débat de la primaire de la gauche. Cette semaine, ce sont les journalistes Ruth Elkrief (de la chaîne d'information en continu), Laurent Neumann (RMC) et Laurence Ferrari (iTélé) qui avaient la lourde tâche d'animer cette seconde manche en posant les bonnes questions aux sept candidats.
Après dix minutes de débat vint le tour d'Arnaud Montebourg. Le compagnon d'Aurélie Filippetti a notamment dénoncé un "mur des puissants invisible mais bien réel" avant de pointer du doigt "la concentration des médias entre quelques mains". Face au défenseur du "made in France", Laurence Ferrari a bien tenté d'émettre une objection, avant de se prendre une petite réflexion. "Il y a même une chaîne, votre chaîne, madame Ferrari, dont le propriétaire est allé jusqu'à détruire son outil de travail pour empêcher le pluralisme", a-t-il glissé. Une référence évidente à l'importante crise qui a secoué la rédaction d'iTélé en fin d'année 2016.
Vous résistez toujours à la pression des puissants, monsieur Montebourg ?
Pas du genre à se démonter, la journaliste politique a immédiatement répliqué entre deux déclarations du candidat. "Vous, vous résistez à la pression des puissants, monsieur Montebourg ? Vous résistez toujours à la pression des puissants, monsieur Montebourg ? Vous tenez toujours parole ?", a alors demandé l'ancienne présentatrice du JT de TF1. Pour comprendre cette réponse, il faut remonter au mois de septembre dernier, lorsque Arnaud Montebourg avait faux bond à Laurence Ferrari en annulant sa venue dans sa nouvelle émission, Punchline - elle en animait d'ailleurs quelques heures plus tôt sur C8 un nouveau numéro, avec pour invitée Emmanuelle Cosse.
"Une présidence forte, c'est celle qui défend l'intérêt des Français. Et qui lorsqu'il y a un certain nombre d'intérêts contradictoires est capable de dire 'non'. C'est ce qui a manqué ces derniers temps. Nous avons entendu ce qu'était un pouvoir trop faible avec les puissants et parfois trop dur avec les plus faibles", a poursuivi Arnaud Montebourg. "Concernant la chaîne que vous évoquez, iTélé, elle est là, elle est bien là et je la représente ce soir monsieur Montebourg", a finalement conclu Laurence Ferrari.
Sur Twitter, ce règlement de comptes en direct a attiré l'attention de nombreux téléspectateurs, à commencer par Bruno Masure. L'ancien présentateur du JT de France 2 s'en est vivement pris à Laurence Ferrari en l'insultant, félicitant au passage Arnaud Montebourg d'avoir - selon lui - "mouché" son interlocutrice.
Cette attaque cinglante n'a pas échappé à l'attention du violoniste Renaud Capuçon, l'époux de Laurence Ferrari.
Lancé, Bruno Masure n'a pas mis longtemps avant de répondre au message du musicien. "@RCapucon elle est inculte prétentieuse arriviste briseuse de grève ... Je vous embrasse", a-t-il écrit. Pas dit que cet ultime tweet arrange la situation...