C'est un message poignant et fort que Laurent Bouvet, universitaire ancien du parti socialiste et fondateur du Printemps républicain, vient de publier sur son compte Facebook. Âgé de 53 ans, ce passionné de politique vient d'annoncer qu'il est atteint de la maladie neuro-dégénérative, la maladie de Charcot.
Essayiste et spécialiste de science politique, Laurent Bouvet a été militant du parti socialiste de 1988 à 2007 et a lancé en 2016 le Printemps républicain, un mouvement qui lutte contre "l'extrême droite comme l'islamisme politique" d'après son préambule, et défend une laïcité apolitique. Une ferveur pour le débat politique qu'il ne peut plus défendre comme il l'aurait voulu à cause de la maladie : "À l'été 2019, on m'a diagnostiqué une maladie neuro-dégénérative appelée SLA, plus communément connue sous le nom de 'maladie de Charcot'. Cette maladie m'a rapidement privé de l'usage de mes membres et de la parole."
Peu enclin à parler de sa vie privée, il explique pourquoi il a décidé de s'exprimer sur ce sujet intime. : "J'ai toujours refusé d'en faire état publiquement, en particulier ici, car je ne voulais pas que la maladie me définisse. Si j'en fait état aujourd'hui, c'est parce que je quitte Facebook et que ma parole publique cesse avec ce départ."
Laurent Bouvet est père de deux filles, âgées de 14 et 16 ans, qu'il a eu avec la cofondatrice d'En marche et directrice générale d'Unibail, grand groupe immobilier, d'après son portrait en 2019 par Libération. Il ne cite pas son nom car il tient à distinguer sa vie privée de sa vie publique, comme l'Eglise et l'Etat ajoute le quotidien national, faisant allusion ainsi à ses revendications sur la laïcité.
Une page se tourne pour cet homme engagé et parfois controversé. Ses prises de position, notamment sur le voile, ont créé des tensions. D'ailleurs sa femme n'a jamais aimé qu'il intervienne sur les réseaux sociaux : "Elle m'engueule, elle est plus inquiète que moi." Aujourd'hui, son post sur Facebook ne suscite pas autre chose que l'empathie et le respect.