C'est un traitement rude pour un prince, même un mauvais prince. Rayé de l'agenda de la famille royale, écarté de missions de représentations de celle-ci et désormais fliqué concernant ses apparitions officielles, le prince Laurent de Belgique vivait ce jeudi 21 juillet 2011 une Fête nationale pour le moins pénible : le Palais Royal l'a tout simplement privé de toutes les cérémonies de ce grand jour, du Te Deum donné en matinée en la cathédrale Sts Michel et Gudule au traditionnel défilé militaire auquel assiste la famille réunie - la reine Fabiola, le prince Philippe et la princesse Mathilde, la princesse Astrid et le prince Lorenz, autour du monarque et de son épouse la reine Paola. Il était également absent du traditionnel concert auquel les royaux ont assisté hier en soirée.
Forcé de faire bande à part, le prince Laurent n'est toutefois pas resté terré entre ses murs et a choisi de célébrer de son côté, entouré des siens, la Fête nationale, quitte à affronter le regard insistant de la foule de ses concitoyens, en assistant à un concert sur la Place du Jeu de balle. Consciente de cela, son épouse la princesse Claire, qui subit évidemment le même traitement, a multiplié les gestes tendres et démontré son amour pour son mari controversé, malgré les circonstances. C'est elle qui avait tenté de sauver les apparences après la lourde chute du prince Laurent sur le tapis rouge du mariage princier à Monaco, évoquant un effet contrepoids provoqué par le passage d'une voiture.
Leurs trois enfants, la princesse Louise, 7 ans, et les princes Jumeaux Nicolas et Aymeric, 5 ans, semblaient relativement imperméables au contexte, seulement heureux de partager la liesse du jour avec leurs parents.
Le prince Laurent de Belgique paye le prix de ses multiples écarts de comportement et frasques propres à fragiliser encore un peu plus un royaume déjà à la peine, empêtré dans un marasme politique (403 jours sans gouvernement, record du monde) qui s'est logiquement trouvé au coeur de l'allocution annuelle du roi Albert, hier. D'excès de vitesse en esclandres en avion, Laurent de Belgique ne cesse de confirmer son profil de vilain petit canard, et son déplacement en République démocratique du Congo en mars dernier, bravant l'interdiction de son père le roi et de la classe politique, a été le dérapage de trop.
G.J.