C'est la polémique du week-end dernier : l'émission Encore une chanson, diffusée sur France 2 samedi et présentée par Laurie Cholewa, est au coeur de la tourmente.
Annoncé comme novateur, ce concept de "concert live de plusieurs artistes soumis à l'approbation du public" avait tout pour plaire sur le papier. Mais les nombreux couacs de la soirée ont terni les ambitions de la production.
Il y a quelques jours déjà, une polémique tombait sur le programme de la nouvelle recrue de France 2 (débauchée de Direct 8) : la station de radio RTL accusait la chaîne d'avoir copié son jeu Stop ou Encore (animé par Vincent Perrot) et se laissait le droit de poursuivre France 2. Finalement, cette accusation a désenflé pour mieux laisser place à une autre plainte : l'émission est accusée d'avoir été bidonnée !
L'attaque : peu de prestations en direct pendant l'émission
Mylène Farmer, prestigieuse invitée d'honneur, s'est bien produite dans l'émission... mais pas en direct. Pourtant, les propos de l'animatrice laissaient entendre le contraire : "Nous sommes en direct. Dans quelques instants, elle sera sur scène. Ce soir, Mylène est avec nous".
Autre artiste qui n'est pas passé en direct : Mika. Le chanteur anglo-libanais a été présenté comme étant en duplex (à savoir, en direct mais pas sur le même lieu) or, ses trois prestations avaient été enregistrées non pas samedi mais vendredi soir lors de son passage à Marseille. C'était donc tout simplement une séquence enregistrée... que Laurie Cholewa a poliment rebaptisé "duplex différé".
Même chose pour Amaury Vassili et Les Prêtres qui ont également enregistré leur performance scénique. Pour une émission censée promouvoir des artistes ayant la possibilité de se produire en direct, les prestations en live n'étaient pas pléthoriques...
La réponse de France Télévisions : 70 % de live pendant la soirée
Dans France-Soir, Nicolas Pernikoff (patron des divertissements de France Télévisions) répond à la polémique : "Seulement 30 % n'étaient pas en direct. En semaine, tout le monde le serait, mais on voulait un divertissement pour le samedi soir. Or, ce soir-là il y a beaucoup de concerts..." Et concernant le non-live de la trop rare Mylène Farmer ? "Entre deux prestations, on n'avait que trente secondes pour faire des changements. Il était impossible de déplacer si rapidement le piano qui l'accompagnait sur Ainsi soit je...". Et quid du choix - maladroit - des mots de Laurie Cholewa ? Nicolas Pernikoff relativise les faits et défend sa protégée : "C'était son premier prime en direct sur France 2. Elle recevait beaucoup d'informations. C'est moi qui lui ai glissé dans l'oreillette le duplex différé".
L'attaque : des votes cachés aux téléspectateurs
Les internautes et les téléspectateurs ont pu s'étonner de voir que tous les artistes invités (Calogero, Christophe Maé, Marc Lavoine...) ont eu la chance de chanter plusieurs titres, normalement grâce au soutien du public. Sauf que, bizarrement, les votes de soutien n'ont pas été affichés...
La réponse de France télévisions : "Ce n'est pas le rôle du service public"
Là encore, Nicolas Pernikoff répond à cette polémique : "On ne voulait pas donner ces résultats. Ce n'est pas le rôle du service public, mais on reste transparents. Il y a eu 8599 votants sur la soirée, ce qui est léger. Les téléspectateurs du service public n'ont pas l'habitude de ce genre de sollicitation... Il y a eu 7003 oui et 1596 non. Les prêtres arrivent en tête avec 85 % de votes positifs. Christophe Maé a eu le score le plus bas avec 73 %."
L'attaque : Flop d'audience, c'est une émission mort-née
Le premier prime time de Laurie Cholewa à l'antenne de France 2 s'est soldé par... un score tout juste correct : seulement 2,7 millions de téléspectateurs pour 14,1% de part d'audience. Il serait déjà question d'arrêter là ce programme...
La réponse de France Télévisions : un deuxième numéro est prévu
Ce chiffre est à resituer dans son contexte puisque TF1 avait sorti l'artillerie lourde en programmant le spectacle en live de Gad Elmaleh. La dernière de Papa est en haut a réuni 6,8 millions de fans (pour 35,5 % de PDA) de Gad. Normal donc que Laurie n'ait pas fait le poids... Mais Nicolas Pernikoff, toujours dans les colonnes de France-Soir, rassure les plus sceptiques : "Même si la première n'a pas été un franc succès, nous avons d'ores et déjà prévu un second numéro. Notre objectif est d'aider les artistes et une industrie musicale mal en point. Les chanteurs étaient heureux de participer et se sont montrés généreux [...] Il faut arrêter de polémiquer".
Clouée au pilori, accusée de trucages et de mauvais choix d'animatrice, cette émission s'en remettra-t-elle ?