Le 13 novembre 2015, une série d'attaques-suicides et de fusillades ont touché Paris et sa périphérie. Ce soir-là, un commando s'est introduit en plein concert au Bataclan, faisant plus de 90 victimes, des centaines de blessés et de vies brisées. Certains lieux de la capitale, comme la place de la République, sont devenus un mausolée. Les fleurs et les messages ont été depuis archivés et la salle prépare sa réouverture dans la plus grande discrétion.
Dans son édition du 13 septembre, Le Parisien consacre une page aux premiers artistes programmés au Bataclan à partir du 16 novembre. Pete Doherty ouvre le bal, deux soirs de suite. Suivront des artistes aussi différents que Cali, Vianney, Alex Beaupain, Youssou N'Dour, Yael Naim, Saez, Skunk Anansie et la mythique Marianne Faithfull. Certains prennent la parole dans le quotidien, leurs mots sont parfois difficiles à lire, leurs doutes compréhensibles comme ceux de Yael Naim et de son compagnon et partenaire musical David Donatien, attendus le 29 novembre sur la scène du Bataclan : "On a hésité une seconde. De peur de ne pas être à l'aise dans la salle, que l'on se sente tous bizarres, que ce soit douloureux. Et puis, on s'est dit qu'il fallait que la vie gagne."
En faire un tombeau aurait été encore plus dur
Un avis partagé par l'engagé Cali, qui y chantera en mars : "C'est important que ce lieu mythique revive, pour montrer aux barbares qu'ils n'ont pas gagné. On doit aussi y chanter par respect pour les victimes et pour les aider à avancer dans leur deuil. En faire un tombeau aurait été encore plus dur. Désormais, chaque concert au Bataclan sera un hommage à ceux qui y ont perdu la vie."
Pete Doherty avec Hell to Pay at the Gates of Heaven, Johnny Hallyday avec Un Dimanche de janvier, Marianne Faithfull avec They Come at Night... De nombreux artistes ont écrit une chanson en hommage aux victimes du Bataclan comme de l'Hyper Cacher et de Charlie Hebdo. Un sujet délicat, évidemment, comme l'explique l'icône Faithfull : "La tragédie du Bataclan m'a beaucoup affectée. J'y ai joué, j'y ai vu Jane Birkin et d'autres, c'est un vieux music-hall comme je les aime. Et puis, j'aime Paris, j'y vis, j'y ai beaucoup d'amis. Cette chanson m'est venue très vite. Ce sera la plus triste de mon prochain album."
Selon le producteur Thierry Langlois, "les responsables veulent repartir le plus normalement possible, alors on a envie de les soutenir". Le quotidien précise qu'ils restent pour l'heure discrets sur la date exacte de la réouverture officielle de ce lieu cher au coeur des Parisiens.