Si on lui avait dit un jour qu'il fera l'objet d'un portrait dans Libération, Morgan Simon ne l'aurait jamais cru. Et pourtant, c'est à bien à lui que s'intéresse le quotidien en ce vendredi 12 mai.
Près d'une semaine après le buzz créé par ce jeune Nantais de 31 ans, en raison de sa présence sur l'estrade dressée sur l'esplanade du Louvre le soir de la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle , Libération est allé à sa rencontre. Décrit d'emblée comme "la (petite) célébrité du moment, celui que Twitter a choisi de surnommer "le mec à la casquette" parce qu'il en portait une le 7 mai dernier bénéficie d'une nouvelle notoriété. Pour preuve, les passants le reconnaissent et n'hésitent pas lui demander de partager une photo. Insolite ! "Bonjour, excusez-moi, je vous ai reconnu à cause de la casquette. Est-ce que je peux prendre un selfie avec vous ?", voici le genre de requêtes auxquelles le militant d'Emmanuel Macron doit à présent faire face.
Gérant d'une pizzeria Pizza Hut à Nantes, Morgan Simon a adhéré au mouvement En Marche ! dès avril 2016, à l'époque où Emmanuel Macron ne représentait pas encore un danger pour les prétendants au poste de président. Très impliqué dans ce rôle d'helper (comme on appelle les bénévoles dans le clan Macron), Morgan Simon n'a pas hésité à délaisser sa vie sociale. "Depuis qu'il 'marche', il voit moins ses amis et regarde moi de séries. Pas d'espace non plus pour un petit ami", rapporte Libération. Même s'il est célibataire en ce moment, le jeune militant songe malgré tout à fonder une famille : "Un jour, il aimerait bien avoir un gamin, ne sait pas trop comment." Avec l'élection d'Emmanuel Macron, ce projet, même encore très flou, pourra se concrétiser.
Originaire des Vosges, Morgan Simon est tombé dans le business de la pizza après un déménagement à Paris pour des études de journalisme dans une école "pourrie". Confronté à l'obligation de payer lui-même son loyer, il devient livreur. Il gravit les échelons avant de finalement devenir gérant. Bye bye les études. On lui propose alors de reprendre une franchise à Nantes. Il accepte et se verse aujourd'hui "un peu plus d'un Smic" par mois et "dit que ça va, que beaucoup de ses frais passent sur ceux de sa boîte". Sa nouvelle et éphémère notoriété lui permettra peut-être de booster son affaire, qui sait ?
Olivia Maunoury