Mardi dernier, nous vous annoncions la décision du TGI de Paris en faveur de l'ancien bébé-chanteur, Jordy. Grâce à l'action en justice de Jordy Lemoine à l'encontre de son ancienne maison de disques, Sony BMG, le jeune homme aujourd'hui âgé de 21 ans va empoché une belle somme de 820 000 €, correspondant aux recettes qu'il n'a pas perçues pendant sa période dorée au début des années 90 (voir news). Mais si Sony BMG a bien été condamné, il n'en est rien pour le père de Jordy, Claude Lemoine. Ce dernier a longtemps été considéré comme le vilain père qui a exploité son fils (alors âgé de 4 ans) et a détourné sa fortune pour ensuite disparaître de la circulation : un mauvais père ?
Jordy versus son père : acte I
D'ailleurs, dans l'autobiographie du chanteur, sorti en 2006 et intitulée Je ne suis plus un bébé, Jordy explique comment il a appris l'escroquerie de son père. Alors qu'il vient vérifier l'état de son patrimoine, à ses 18 ans, un administrateur lui avoue avec regrets "Je suis désolé, monsieur, mais votre père n'a pas agi comme il aurait fallu à votre égard". Mais surtout, l'ancien bébé-chanteur conte dans ce livre comment il a vécu cette fracassante annonce : Je sais parfaitement que je devais me rendre compte par moi-même de l'escroquerie, afin de mesurer à quel point j'avais été trompé et trahi par mon père. Sans cette expérience douloureuse, il est vraisemblable que je n'aurai jamais voulu croire qu'il avait été capable de tomber si bas." Jordy va plus loin et décrit son père comme "un roi de la manipulation mentale (...) et un parano contagieux". Il explique qu'il n'a plus de contact avec son géniteur depuis sa participationà la Ferme Célébrités (qu'il a gagné, ndlr) en 2005 et que son père lui a raccroché au nez quand il a essayé de l'appeler après la découverte de ses comptes vides en 2006.
Il soulève donc des questions : "Où est passé le patrimoine qu'il me réservait ? Dans cette somptueuse maison de Miami où nous avons vécu quelques temps, avec sa piscine, son yacht, sa Porsche et sa limousine ? Ou encore dans ces locaux loués à perte sur la belle avenue de Miami, qui devaient devenir un studio d'enregistrement international et qui n'ont jamais servi qu'à entretenir ses chimères ? Que reste t-il de ce château de trente hectares, avec la ferme qui portait mon nom et "mes" animaux incroyables Que reste t-il de la maison des Yvelines dans laquelle nous avons vécu au bord de l'eau et où nous avons fait Dur, Dur d'être bébé ? Et qu'est devenue cette superbe propriété de six cents mètres carrés dans une forêt non loin de Verneuil-sur-Avre ? Et les appartements achetés sous forme de SCI (Société Civile Immobilière, ndlr) pour mon avenir ? De tout cela, il ne reste rien de toute évidence".
Les propos sont éloquents : Jordy n'a absolument rien perçu des fruits de son travail et en veut à son père. Dans cette même autobiographie, il dit : " Je ne sais pas si j'arriverai à lui pardonner un jour ce qu"il m'a fait"... Une douleur vive, donc.
Jordy versus son père : acte II
Dans le magazine Closer en kiosque aujourd'hui, Claude Lemoine s'exprime enfin sur la victoire de son fils face à Sony BMG. Il tente par la même occasion de s'expliquer et de redorer son image : "Je lui envoie un SMS chaque année pour son anniversaire... mais il ne répond pas." Et quand nos confrères lui demandent des explications sur sa gestion de la fortune, Claude est flou : "Le cas Jordy est un cas à part. Faire chanter un enfant, c'est compliqué. (...) J'ai fabriqué moi-même les disques que les maisons de disques souhaitaient acheter. (...)" Sa participation dans le processus musical de son fils n'excuse pas tout, et pour cela, il n'a encore qu'une réponse évasive : "C'était une affaire familiale. Dans ce cadre, on ne se posait pas de questions. (...) Avec sa mère, nous avons versé sur son compte tous les cachets. Il a touché de l'argent. Si les contrats de Sony n'étaient pas valables, je ne sais pas pourquoi. Si Sony est condamné, c'est qu'ils ont dû faire des erreurs.(...)".
Sony BMG a donc fauté (ce que la justice a d'ailleurs reconnu), mais le père dans tout ça ? N'a-t-il pas commis d'erreurs ? Manifestement, non, à le lire : "Avec sa mère, on a tout investi pour l'image de Jordy. La ferme de Jordy (celle dont le chanteur parle dans l'extrait ci dessus, ndlr), c'était pour entretenir son image. On m'a critiqué pour des histoires de limousines, de gardes du corps : tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour entretenir une affaire familiale." Mouais... Crédiblité relative, quand même !
Quid du verdict du TGI de PAris ? Claude admet : "Je suis heureux que Jordy touche de l'argent aujourd'hui : 820 000 €, ça représente quarante ans de salaire, ça lui permettra de continuer dans la musique." Et aujourd'hui, que devient Claude Lemoine, père de l'ex-star Jordy ? " je suis RMIste. J'ai tout perdu. Je ne vois plus mon fils et j'en souffre énormément."
Une famille déchirée, de l'argent détourné et une enfance volée : il est temps pour Jordy de savourer sa modeste victoire, désormais...
AJC