Plus citoyen du monde que jamais en cet été 2012, le prince Albert de Monaco, après son déplacement au Brésil pour le sommet environnemental Rio+20 et au lendemain de sa présence dans le seul restaurant américain de la principauté - le Stars'n'Bars - à l'occasion de la Fête de l'indépendance américaine, honorait son titre de Sire de Matignon en visite en Bretagne sur les traces de ses ancêtres, jeudi 5 et vendredi 6 juillet 2012.
Tandis que la princesse Charlene brillait cette semaine à la Fashion Week parisienne, avant de rejoindre son époux pour une visite conjointe en Allemagne du 8 au 10 juillet, le souverain monégasque était attendu en Pays de Matignon, dans les Côtes d'Armor, pour commémorer l'histoire des Grimaldi en ces terres bretonnes. Un peu de vent breton souffle sur le Rocher de Monaco depuis que Jacques IV de Matignon, sire de Goyon-Matignon, épousa, en 1715, Louise-Hippolyte Grimaldi, princesse héritière de Monaco, et devint à son tour prince de Monaco, en 1731, à la mort de celle-ci, qui avait succédé de manière éphémère à son père le prince Antoine Ier, disparu quelques mois plus tôt.
Les liens entre le Pays de Matignon et la principauté de Monaco perdurent d'ailleurs, se faisant notamment entendre en certaine occasions, comme lorsque les cloches de la petite commune de Matignon, 1 700 âmes, ont retenti pour célébrer les naissances successives de la princesse Caroline, du prince Albert et de la princesse Stéphanie, ainsi que le mariage du prince Albert et de la princesse Charlene, en juillet 2011, auquel le maire de Matignon était convié.
Au gré de ces deux jours de fête, telle une chaleureuse réunion de famille, où la fière Bretagne a sorti de manière insolite des drapeaux monégasques, le prince Albert devait marquer plusieurs jalons de cet ancestral attachement réciproque, dans diverses municipalités de la communauté de communes du Pays de Matignon. A Matignon justement, il découvrait jeudi l'exposition photographique "L'histoire du mariage princier" et inaugurait un circuit pédestre historique nommé "Sur les traces des Matignon et des Grimaldi". Un jeu de piste pour se replonger dans l'histoire de la dynastie et ses racines bretonnes. Puis, à partir de 14 heures le même jour, il se rendait à Saint-Cast-le-Guildo, où, accueilli à nouveau avec beaucoup de ferveur par les locaux, il s'essayait même à quelques pas de danse bretonne avec une danseuse du cercle celtique en habit traditionnel et au son du biniou, comme Ouest-France l'a immortalisé en vidéo. Après quoi, il commémorait la bataille de Saint-Cast-le-Guildo, devant la colonne dédiée à cet épisode, avant d'inaugurer un square au nom de Charles-Maurice Grimaldi de Monaco (1727-1798), comte de Valentinois.
Vendredi, après une visite au phare du Cap Fréhel pour l'inauguration de l'exposition "Les Princes de Monaco en Bretagne - Des Matignon aux Grimaldi", le prince Albert avait prévu une visite au château de Fort-La-Latte, situé sur un éperon rochaux face au Cap Fréhel, où vécurent ses ancêtres. Une superbe réalisation médiévale, commandée au XVIe siècle par Etienne III Goyon, seigneur de Matignon, que le prince Albert se souvient avoir admirée dans plusieurs grands films (notamment Chouans !, de Philippe de Brocca).
Préalablement à sa visite de deux jours en Bretagne, le prince Albert II de Monaco avait confié ses motivations : "Je veux aller chaque année dans l'un des anciens territoires de ma famille. Cela me permet de découvrir des régions que je ne connais jusqu'alors que par le biais de l'histoire qui les unit à mes ancêtres. Ce qui m'importe, c'est de rencontrer leurs habitants et de renouer avec eux le lien qui s'est distendu au fil du temps et du fait de la distance. Ce retour à mes racines est important car il me permet, comme à chacun, de prendre conscience de l'héritage de ceux qui nous ont précédés. Je voulais aussi percevoir l'âme de ces paysages fantastiques et des gens qui y vivent, m'immerger dans l'atmosphère particulière de cette région. (...) Je suis fier de continuer à porter le titre de Sire de Matignon." Un lien que le souverain monégasque se verrait bien redévelopper autour de ses engagements environnementaux, par exemple.