Pour un homme qui n'a jamais hésité à partager publiquement ses craintes de voir ses fils, les princes William et Harry, raffoler des motos (William s'offrait encore une virée en Ducati remarquée au moment de son mariage, Harry a un faible pour les Triumph), le prince Charles semble relativement à l'aise au milieu des grosses cylindrées.
Et pour un homme qui milite activement, en paroles et en actes surtout, pour la cause environnementale (sa fondation Rainforest, sa ferme biologique de Highgrove), il n'hésite pas, cheveux au vent (mais à l'arrêt), à faire plaisir à un important club de bikers en jouant lui-même les motards.
Après un petit tour en carrosse du côté du Berkshire pour l'inauguration de la 300e édition du prestigieux rassemblement hippique du Royal Ascot, le prince a tous les prétextes dans son agenda pour sécher les courses, et la frénésie de la manifestation, très haute en couleur, se poursuit sans lui.
Ce 17 juin 2011, le prince Charles recevait à déjeuner, à sa résidence officielle de Clarence House, quatre-vingt-dix des adhérents et membres du club de motards de la Royal British Legion, une institution qui assiste les personnels de l'armée britannique ainsi que leurs familles, et s'acquitte d'un certain nombre de tâches en lien avec l'activité militaire (devoir de mémoire, manifestations commémoratives, aide aux soldats en service, etc.). Fondé en 2004, la branche des bikers, qui compte aujourd'hui 4 250 membres, a à la fois une vocation de loisir et de levée de fonds, notamment via le Poppy Appeal, un road-trip caritatif annuel qui a lieu lors du dimanche du souvenir (chaque second dimanche de novembre).
La Maison Windsor souhaitait par cette rencontre les remercier pour leurs actions de soutien à l'armée, et les motards, fiers et heureux de cette reconnaissance, ont offert à leur hôte de devenir membre d'honneur de leur confrérie.
Le prince Charles n'a certes pas le magnétisme de Peter Fonda, et les bécanes présentes n'étaient évidemment pas du pédigrée hollywoodien des fameux modèles Captain America conçus par Cliff Vaughs et Ben Hardy, ni même des Harley Hydra-Glide présentes à l'écran, mais avouez qu'un petit vent d'Easy Rider soufflait dans le jardin de Clarence House...