La liquidation du groupe Quinta Industries et de ses filiales a provoqué un séisme dans le cinéma français, repoussant la sortie de nombreux films dont la postproduction n'était pas achevée.
Le producteur et financier Tarak Ben Ammar, actionnaire majoritaire de Quinta Industries, accuse Technicolor, son partenaire depuis 2006 et désigné en janvier 2012 par le tribunal de commerce de Nanterre comme repreneur principal de trois filiales du groupe Quinta Industries, de s'être comporté de manière déloyale avec lui. Il a alors saisi la justice, affirme l'AFP : après avoir été débouté à deux reprises par le tribunal de commerce de Nanterre, il s'est tourné vers celui de Versailles..
Selon l'arrêt de la cour d'appel de Versailles du 12 juin, l'homme d'affaires "reproche à Technicolor d'avoir refusé de se porter acquéreur de Quinta Industries dans des conditions loyales, [...] ce qui a conduit Quinta Industries à la liquidation judiciaire, pour ensuite racheter ses actifs les plus stratégiques pour une faible somme".
La cour d'appel de Versailles a ordonné la saisie conservatoire de documents, d'ordinateurs et de fichiers informatiques sur trois sites de Technicolor les 15 et 17 juin, "afin de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution du litige avec Technicolor", précise l'arrêt.
Face à cette situation, la direction de Technicolor a fait valoir que "la cour d'appel de Versailles a mandaté un huissier en vue d'une simple recherche documentaire, sur la base des seules allégations de M. Ben Ammar, sans que Technicolor soit associé à cette procédure", rapporte l'AFP. La société souligne que la reprise des actifs de Quinta Industries s'est "opérée dans la plus stricte légalité". Tarak Ben Ammar, interrogé par l'AFP, a reproché à Technicolor d'avoir "dissimulé" au tribunal de Nanterre la réalité des liens avec Quinta Industries, alors que le groupe siégeait de plein droit à son conseil d'administration, et d'avoir refusé de jouer son rôle d'actionnaire en injectant des fonds nécessaires à la poursuite de l'activité de Quinta.