Réactualisation : Selon une information exclusive d'Europe 1, une société est intéressée pour sauver Quinta Industries, victime d'une liquidation judiciaire menaçant une trentaine de films dont la sortie est prévue en 2012. Le repreneur en question est Film Funds, une société californienne, a déclaré sur la radio Christian Paris, l'un des vice-présidents de cette société. "Le plan de Film Funds consisterait également à 'proposer aux producteurs, dans les contrats, une continuité de leurs travaux'. La société reprendrait également 'une partie du personnel' travaillant actuellement pour Quinta Industries," lit-on sur le site d'Europe 1. Ce qui préserverait 180 emplois. Si le tribunal de commerce accepte l'offre, la filiale française de Film Funds s'installera à Courbevoie dès le mois de janvier.
Le 19 décembre nous écrivions : La grève du laboratoire de post-production LTC - filiale du groupe Quinta Industries en liquidation judiciaire -, menaçant la sortie du film Hugo Cabret de Martin Scorsese, n'était que la partie émergée d'un terrible iceberg pour le cinéma. Trente-six longs métrages français, dont Astérix 4 - Au service de Sa Majesté et La Vérité si je mens 3, sont mis en péril par la fermeture imminente des sociétés techniques du groupe Quinta Industries, chargées de leur post-production.
"Nous avons procédé ces trois derniers jours à l'inventaire précis des films concernés et nous en avons identifié 36, dont douze en traitement immédiat dont la sortie est programmée dans les prochaines semaines, et 24 dont le tournage est terminé et qui devaient entrer en post-production au cours du prochain trimestre", a déclaré à l'AFP Thierry de Segonzac, président de la Fédération des industries du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia (Ficam) qui regroupe tous les métiers techniques du cinéma et représente 180 entreprises environ.
La liste des oeuvres dans une situation très délicate, voire en grave péril, est impressionnante : aux titres d'Astérix 4 et La Vérité si je mens 3, s'ajoutent Les Infidèles, le film à sketchs de Jean Dujardin et Gilles Lellouche, Holly Motors de Leos Carax, Les Seigneurs d'Olivier Dahan, ou encore Thérèse Desqueyroux de Claude Miller et La Vie d'une autre de Sylvie Testud.
Pour douze films, la sortie imminente en début d'année 2012 est menacée, comme Une nuit, avec Roschdy Zem, Dix jours en or avec Franck Dubosc, Sport de Filles avec Marina Hands, et le troisième épisode de La Vérité si je mens.
Quinta Distribution, dont l'actionnaire majoritaire est l'homme d'affaires et producteur Tarak Ben Ammar, souffre sévèrement du passage au numérique et a été mise en redressement judiciaire le 3 novembre. La société a ensuite été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine). Cependant, cette lourde décision interviendrait alors que ces 36 films sont dans les ordinateurs des sociétés du groupe. La Ficam vient d'écrire au président de la République pour attirer son attention sur la gravité et l'urgence de la situation. Selon cette fédération, "la valeur de ces éléments dématérialisés (images et sons de films) représente près de 300 millions d'investissements de production (soit 25% de l'investissement annuel du cinéma français)", précise Ecran Total. Un plan de sauvetage est en élaboration par la Ficam.Le 22 décembre, le président du CNC (Centre national de la cinématographie) Eric Garandeau va réunir les parties concernées par la disparition de Quinta Industries, mais aussi de Duran Duboi (effets visuels), une autre filiale du groupe spécialisée dans la postproduction pour le cinéma et la télévision, mais de nombreux producteurs, dont les films sont en cours de postproduction et qui sont concernés par la fermeture pure et sumple des entreprises en liquidation, et qui n'ont pas été conviés à la réunion, comptent s'inviter.