Sale temps sur la monarchie suédoise. Déjà largement favorables à une accession au trône de la princesse héritière Victoria de Suède, adulée, propre sur elle et bien mariée... mais barrée par son père, qui s'est dit " pas encore prêt à nourrir les oiseaux" (les textes stipulent qu'un monarque peut régner tant qu'il est encore en pleine possession de ses facultés, donc possiblement jusqu'à sa mort), les citoyens suédois se sont prononcés en majorité (59%) pour une abdication du souverain en faveur de sa fille, à laquelle ils accordent une totale confiance (73%, contre 39%).
Le Al Capone suédois a gardé des négatifs classés X...
Un sondage qui intervient après qu'une chaîne nationale, TV4, a diffusé un reportage accablant dans lequel Mille Markovic, le parrain "star" du pays, qui a notamment trempé dans le porno et le chantage, dévoile des photos du roi dans un club de strip-tease de Stockholm lui appartenant...
Dans un pays qui aime adore une famille royale mais refuse qu'elle encombre la vie politique ou ternisse l'image nationale, la cote du roi Carl XVI Gustaf de Suède, qui vient de fêter ses 65 ans (âge légal de la retraite dans le pays), est en chute libre, notamment depuis la parution il y a quelques mois d'une biographie non autorisée dévoilant son passé classé X, entre parties fines, liaisons extra-conjugales et relations douteuses. Et le déballage ne s'est donc pas arrêté avec la publication de cette autobiographie non autorisée qui avait contraint la reine Silvia à une sortie médiatique hasardeuse et presque humiliante, prenant la défense de son mari (comme lorsqu'elle avait pris sur elle de confirmer en interview la dyslexie dont il souffre et pour laquelle "il n'a pas reçu toute l'aide dont il avait besoin"), et affirmant vouloir laisser le passé au passé.
Le passé de Carl XVI Gustaf de Suède, justement, est chargé. Déjà, il y a six mois, la biographie Monarque malgré lui donnait corps à un certain nombre d'allégations tenaces sur le profil libidineux de l'homme monté sur le trône à l'âge de 27 ans. Multiples aventures extra-conjugales, fréquentes parties fines organisées après son accession au trône ("c'était filles à la carte pour la bande du roi"), visites régulières dans des clubs de strip-tease douteux tenus par des mafieux et au péril de sa propre sécurité... 14 pages de l'ouvrage, déplaisant pour l'intéressé mais qu'il n'a ni démenti, ni attaqué en justice, se concentraient sur la liaison qu'il entretint (un secret de polichinelle) à la fin des années 1990 avec Camilla Henemark, sublime chanteuse nigériano-suédoise du groupe à succès Army of Lovers, qui craignait de devenir la femme la plus haïe du pays en cas de révélation publique de leur liaison, dont la reine Silvia avait, elle, connaissance. L'ouvrage donnait la parole à plusieurs femmes ayant prétenduement eu des relations sexuelles avec le monarque, parfois à plusieurs, que des agents auraient visitées pour récupérer chez certaines d'entre elles des "documents" compromettants (photos).
Une nouvelle enquête à charge, la marmite politique sur le point d'exploser !
De toute évidence, lesdits agents n'ont pas fait assez de ménage. Et à l'écran, dans le reportage de TV4, le mafieux notoire Mille Markovic, condamné en 1995 pour tentative d'extorsion de fonds sur des célébrités dont l'ex-tennisman Björn Borg, brandit des photographies prises dans son club de strip-tease où l'on voit le roi et des amis se délecter d'actes lesbiens. "J'ai gardé les négatifs pour les publier au bon moment et me protéger", affirme Markovic. Le très médiatique truand a donc résisté à l'entourage du roi, qui a tenté d'acheter son silence : les médias suédois produisent en effet des enregistrements de conversations remontant à novembre (soit après la parution du brûlot Monarque malgré lui) entre Mille Markovic et des proches du souverain, tentant d'empêcher la diffusion des clichés accablants. Loupé !
L'étau se resserre autour du roi Carl XVI Gustaf, dans la mire d'un gouvernement de plus en plus embarrassé par ce monarque aux moeurs dérangeantes. Tandis que les Verts et plusieurs partis de gauche réclament son abdication, et que des députés, eux, sollicitent "une conversation sérieuse" avec le roi en personne, comme l'indique Le Figaro, un nouvel ouvrage à charge vient de faire irruption en librairie : La Parrain suédois, une enquête du journaliste Nuri Kino consacrée aux "rendez-vous secrets" avec Mille Markovic.
En pleine crise, le porte-parole du palais royal, Bertil Ternert, tente tant bien que mal d'endiguer le raz-de-marée et objecte : "TV4 doit fournir les documents qu'elle dit posséder. Où sont les preuves matérielles ? Je n'en vois pas. Il faut qu'il y ait un peu de justice dans tout cela : vous ne pouvez pas attaquer la famille royale et le roi sans apporter la preuve de vos allégations !" Peu convaincant. Contacté par Le Figaro, le même homme a répliqué vertement : "Je ne peux pas commenter des clichés que je n'ai pas vus. Il me semble qu'avec Dominique Strauss-Kahn, la France vit un scandale autrement plus grave." Ah bon, vraiment ?
Pauvre reine Silvia...
A propos d'affaire DSK, si Anne Sainclair se retrouve sous le feu des projecteurs en raison de l'inculpation de son mari à New York et de son rôle d'épouse dévouée, au côté d'un homme traînant dont la libido a plus d'une fois alimenté les gazettes, la reine Silvia de Suède ne se trouve pas dans une situation plus confortable.
Vraisemblablement au fait des frasques de son époux, qu'elle a endurées en silence (elle a toujours maintenu à regret ses distances avec la presse, en réaction aux fausses informations et photomontages sur la famille royale), la reine consort, très appréciée des sujets suédois, doit également faire face de son côté à sa propre histoire. En 2010, elle était en effet encore attaquée au titre de son passé familial, en raison du rôle joué par son père William Sommerlath dans le régime nazi, qui avait déjà été étalé il y a une dizaine d'années.
La reine Silvia avait tristement connu un regain d'intérêt international lorsque le journal Arbetaren, seréférant à des archives du gouvernement allemand, éventait que le père de la reine consort avait rallié le parti nazi, via sa branche étrangère NSDAP/AO, en 1934, alors qu'il se trouvait au Brésil et dirigeait une usine de métallurgie allemande. La vie et le rôle exact de Walter Sommerlath avaient déjà été scrutés lorsque la relation entre sa fille et le futur roi de Suède était devenue publique. L'intéressé avait toujours démenti tout lien avec le parti nazi, jusqu'à sa mort en 1990. Pourtant, l'examen de documents allemands indiquaient de manière certaine qu'il était devenu, en 1938, patron d'une usine "produisant des composants pour l'effort de guerre allemand, dont des pièces pour chars Panzer et masques à gaz". Et là, la palais royal réagit, déclarant : "Le père de la reine n'a jamais fait partie de la famille royale ; il n'y a par conséquent pas lieu de commenter."
Mais en 2010, la controverse a repris, à la faveur d'un documentaire télévisée sur le sujet, qui a poussé la reine Silvia a écrire au patron de la chaîne responsable de cette production. La présidente-fondatrice de la World Childhood Foundation, sans doute lassée de ces griefs quant à des faits supposés remontant à avant sa naissance (en 1943), a fait savoir au printemps cette année qu'elle avait l'intention de diligenter une enquête sur les agissements de son père afin de faire toute la lumière sur ce dossier.
DSK en france, les paternités illégitimes du roi et la grogne sociale en Espagne, Berlusconi en Italie, ce vilain petit canard de prince Laurent en Belgique... A la roulette (quasi-russe) des grands de ce monde, faites vos jeux, rien ne va plus !
G.J.