Dans Les Maternelles, sur France 2, Agathe Lecaron s'entoure au quotidien de ses chroniqueurs récurrents Benjamin Muller et Yasmine Oughlis pour parler de sujets variés autour de la parentalité. Pour les aider à décrypter au mieux certains faits de société, l'équipe fait également appel à des professionnels comme Anna Roy, sage-femme et auteure.
Désormais bien connue des téléspectateurs et fidèles de l'émission, Anna Roy est aujourd'hui très souvent reconnue dans la rue. Son expertise sur la grossesse ou la maternité en général est source d'un grand réconfort chez les femmes et il n'est pas rare qu'elle se fasse arrêter dans la rue pour recevoir des remerciements. Très tôt ce mardi 4 juillet, Anna Roy ne s'attendait toutefois pas à faire une rencontre bouleversante.
J'avais décidé de mourir
"Ce matin dans le métro, une femme s'est mise à pleurer en me voyant. (...) Cette femme m'a attrapé le bras, m'a fixée avec son regard vert de gris. Elle était perchée sur talons hauts, sublimes souliers en velours rouge. 'Vous m'avez sauvez la vie'", a-t-elle commencé son récit sur Instagram. Et de poursuivre en rapportant mot pour mot le témoignage poignant de cette femme : "'Ça faisait deux mois que j'étais en dépression du post-partum, suivie et traitée. Un matin, je me suis levée avec une clairvoyance toute particulière et une forme d'apaisement. J'avais enfin trouvé la solution pour en finir avec la souffrance. J'avais décidé de mourir. Alors, je suis partie très calmement, pendant que toute la maison dormait, en direction d'un pont d'où il est simple de se jeter. Je suis arrivée sur le pont et je n'avais pas peur'."
Mais avant de commettre l'irréparable, cette femme qui n'en pouvait plus de son quotidien s'est souvenue d'une phrase prononcée par Anna Roy. "'Vous disiez que quand on avait envie de mourir, et aussi petite soit l'envie, il fallait aller aux urgences générales, maternité ou psychiatriques. Je n'ai pas pensé à ma famille, j'étais comme un automate. Cette phrase-là m'a permis de ne pas sauter. Je suis allée aux urgences par devoir, presque par devoir envers vous. Et j'ai été sauvée'", lui a-t-elle fait savoir, non sans reconnaissance. "'Vous dire merci ? Le mot n'est pas assez fort'."
8h du matin n'avait pas encore sonné et Anna Roy s'est alors retrouvée sans voix dans cette bouche de métro, "touchée en plein coeur". Il était alors évident pour elle d'évoquer publiquement ce phénomène trop méconnu mais bien présent dans notre société : le suicide maternel. "C'est la deuxième cause de mortalité maternelle dans notre pays. Alors, je vous le dit pour que vous le répétiez à qui veut l'entendre : une femme enceinte ou en post-partum doit se rendre aux urgences si elle exprime le désir de mettre fin à ses jours. C'est aussi simple que cela", a-t-elle conclu dans son message.