Il y en a une sur qui le roi Juan Carlos Ier d'Espagne, après des derniers mois très tumultueux entre crise généralisée et affaires (scandale Noos, double opération de la hanche après une chasse au Botswana), peut compter pour maintenir la popularité du régime à flot et redorer le blason de la monarchie : Letizia.
Car si son fils et héritier, le prince Felipe, assume les périodes de régence et remplit ses missions quotidiennes avec un sérieux qui n'est plus à prouver, son élégante épouse est plus que jamais, à l'approche de la quarantaine, une alliée propre à séduire l'opinion la plus houleuse.
Appliquée et souriante, la princesse des Asturies, qui aura 40 ans le 15 septembre 2012, dégage une forme de sérénité et de douceur qui agit en toute circonstance. Et sa prédilection pour la couleur rose ne gâche rien, bien au contraire ! Ainsi, après l'avoir vue porter son gilet rose tendre fétiche (celui qu'elle avait revêtu aux Canaries en début d'année) pour une journée d'audiences à la Zarzuela, assurée en solo le 4 mai avec autant d'aisance qu'en duo, elle arborait son cardigan fuchsia adoré sur une rare jupe pour un rendez-vous gastronomique avec Felipe et de nombreux chefs au Forum La Caixa de Madrid lundi 7 mai 2012.
Felipe et Letizia d'Espagne étaient en effet chargés d'inaugurer l'Assemblée nationale d'Euro-Toques Espagne, organisation internationale regroupant plus de 3 500 chefs de 18 pays différents, créée en 1986 à Bruxelles sous la présidence de la Commission européenne de Jacques Delors par d'éminents représentants de l'art culinaire tels que Pierre Romeyer, Paul Bocuse, Juan Mari Arzak et Pedro Subijana. Cette fédération internationale compte quelque 800 membres en Espagne, qui se font garants à l'échelon national des enjeux auxquels travaille Euro-Toques : respect des aliments, préservation du patrimoine gastronomique et des traditions, sécurité alimentaire et affichage des informations nutritionnelles, etc. L'assemblée générale a lieu une fois tous les deux ans ; cette année, c'est Madrid qui accueille le rendez-vous et ses 300 participants. Le prince Felipe, dans son dicours inaugural, a voulu insister sur la créativité et l'innovation, mais aussi l'optimisme et l'enthousiasme pour conjurer le mauvais goût de la crise. Un bon hors d'oeuvre avant de passer au plat de résistance.
Le lendemain, mardi 8 mai, le prince et la princesse des Asturies changeaient de secteur d'activité et Letizia, de tenue, par la même occasion : très sobre en noir accessoirisé de doré (chaussures, sac, ceinture...), elle accompagnait Felipe pour l'inauguration des locaux de la Fondation Telefonica, un espace de plus de 6 000 m² (trois halls d'exposition et un auditorium) équipé des dernières technologies et dédié à la culture et à la technologie, par le biais d'expositions, de conférences, d'ateliers pédagogiques, de projections de films, etc. Une nouvelle opportunité pour le prince Felipe d'encourager à la créativité et l'innovation, "deux des valeurs représentatives de l'époque où nous vivons", qui permettent de "transformer chaque défi en une opportunité pour le progrès et l'amélioration du bien-être de la société". Voulant voir dans l'Espace de la Fondation Telefonica un symbole de l'Espagne du futur, le prince y a laissé sa signature pour la postérité, imité par Letizia.
Le tandem princier était à nouveau en mission ce mercredi 9 mai, chargé de présider l'hommage annuel de la Croix-Rouge espagnole à ses bénévoles, partenaires et donateurs, tandis que le roi Juan Carlos Ier recevait, au palais, la médaille honorifique de la Fédération internationale de sport automobile (FIA) ainsi qu'un casque de Michael Schumacher, remis par le président de la FIA Jean Todt.