Élu le 6 novembre dernier avec 73% des voix, le nouveau maire démocrate de New York, Bill de Blasio, avait notamment promis durant sa campagne d'interdire les attelages de Central Park. Le politicien s'est engagé à respecter sa parole mais il doit faire face aux foudres des syndicats soutenus par l'acteur Liam Neeson. Mardi 15 avril, ce dernier a publié une tribune dans le New York Times pour exposer son point de vue.
"J'habite à New York depuis plus de vingt ans et j'ai apprécié Central Park depuis autant de temps", commence Liam Neeson. L'acteur, qui affirme que 64% des New-Yorkais ne sont pas d'accord avec la proposition de Bill de Blasio, explique bien connaître les chevaux, ayant lui-même vécu auprès d'eux dans une ferme en Irlande et ayant déjà travaillé avec eux sur des tournages de films. "Je sais reconnaître un cheval heureux et bien soigné quand j'en vois un. Les chevaux, un peu comme les humains, sont plus heureux et en meilleure santé quand ils travaillent. Les chevaux tractent depuis la nuit des temps, c'est ce pour quoi ils ont été élevés", ajoute-t-il. Un argument bien évidemment rejeté par la puissante association PeTA qui ne voit pas d'un bon oeil l'utilisation des chevaux comme moyen de transport pour les touristes. D'ailleurs, Bill de Blasio propose de remplacer les attelages par des véhicules électriques du XXe siècle.
Outre sa passion pour les chevaux, Liam Neeson affirme que le maire de New York, soutenu dans son combat par les chanteuses Pink, Lea Michele ou Miley Cyrus ainsi que par l'acteur Alec Baldwin, a cédé aux pressions de lobbies immobiliers qui lorgneraient sur les écuries où vivent les chevaux pour construire des immeubles. Dans son argumentation, l'acteur, que l'on s'apprête à retrouver dans le film Third Person, explique que la règlementation en cours concernant l'exploitation des chevaux dans Central Park est déjà très encadrée car ces derniers doivent subir une visite médicale, être enregistrés auprès de l'administration et ne peuvent travailler plus de six heures par jour et jamais par temps trop froid ou trop chaud. En outre, ils doivent également passer au moins cinq semaines par an dans un pré afin d'avoir plus de liberté et d'espace.
De son côté, Bill de Blasio a fait savoir qu'il comptait maintenir son projet de loi et qu'il considérait le sort des chevaux de Central Park "trop inhumain" en raison du bruit, de la pollution ou encore de la grande circulation alentour.
Thomas Montet