S'il y a bien un domaine sur lequel les Japonais n'ont rien à apprendre de personne, c'est bien en matière de longévité. En effet, le Japon se place en tête des pays où l'espérance de vie est la plus longue au monde, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Et le régime alimentaire des Japonais y est notamment pour beaucoup. Mais les Japonais ne sont pas les seuls sur le podium de la longévité et depuis les années 1990, le journaliste américain Dan Buettner étudie les habitudes de vie des habitants des cinq zones du monde ayant les plus fortes concentrations de centenaires. Dans 100 ans de plénitude : les secrets des zones bleues, série-documentaire disponible depuis la fin du mois d'août sur Netflix, il livre quelques-uns de leurs secrets.
L'homme a enquêté pendant près de 30 ans sur ce que l'on appelle les "zones bleues", ces fameuses régions du monde où l'on trouve les plus fortes concentrations de centenaires. Pour comprendre et identifier les facteurs qui favorisent cette espérance de vie si importante, il s'est rendu dans ces zones bleues, en Sardaigne, au Japon, en Grèce, en Californie et au Costa Rica. Regroupant ainsi des centaines de recherches scientifiques à propos du régime alimentaire, des conditions géologiques ainsi que de l'histoire de populations y habitant. Et il a même poussé son enquête jusqu'à créer une zone bleue à Albert Lea, dans le Minnesota en 2009. Un an après, l'espérance de vie locale moyenne a pris 2,9 ans.
Si l'alimentation a un impact capital sur le bien-être, dans toutes les zones bleues étudiées par Dan Buettner, impossible de passer à côté de la place si importante du sport dans la vie des habitants. Et ce de manière naturelle. Les peuples centenaires ne cherchent pas à "faire du sport pour faire du sport". Ils évoluent en revanche dans des environnements ne laissant pas sa place à la sédentarité, comme par exemple en Sardaigne, où même les personnes âgées se voient dans l'obligation de gravir et de dévaler les côtes. Sur l'île japonaise d'Okinawa, qui a connu la plus forte concentration de centenaires au monde (81 centenaires pour 100.000 habitants en 2015 contre 20 aux États-Unis selon une étude menée en 2015 intitulée Okinawa Centenarian Study), les locaux ont pris l'habitude de se lever plusieurs fois par jour. Dans ces zones, le travail manuel a lui aussi sa part belle. L'agriculture, le jardinage ou encore à la cuisine, sont des sources d'activités physiques.
Enfin, l'alimentation, parlons-en. Dans ces zones bleues, le régime alimentaire est plus constitué de fruits et légumes non transformés que de viandes. La base de l'alimentation locale repose sur trois aliments fondamentaux, les haricots noirs, les courges et le maïs, nous rapportent nos confrères de Madame Figaro. Leur point commun ? Ils sont riches en antioxydants, en vitamines et en minéraux. Les relations sociales sont aussi des plus symptomatiques de ces endroits qui regroupent le plus de centenaires. L'ensemble des zones bleues que Dan Buettner a visitées sont avant tout des communautés, "dans lesquelles les liens sociaux sont extrêmement forts". Des relations qui aident à rester plus heureux jusqu'à la fin de la vie, et permettent ainsi de rester en bonne santé plus longtemps. Enfin, l'inclusion dans la société est le dernier pilier de la longévité, et pas des moindres. En effet dans ces zones bleues, même lorsqu'elles sont âgées, les personnes ne se sentent pas exclues. Il n'existe pas de séparation entre personnes actives et retraités. Car la rupture entre les deux peut souvent avoir des conséquences néfastes sur l'être exclu.