Il y a vingt-quatre ans, Lord Ivar Mountbatten, fils du troisième marquis de Milford Haven et cousin de la reine Elizabeth II, épousait Penny ; divorcé et père de trois enfants, il vient, à 55 ans, de se remarier. Avec son compagnon James Coyle.
Comme on l'imagine, le chemin vers le bonheur et le plein épanouissement fut long et semé d'embûches pour l'aristocrate britannique, qui est également le parrain de Lady Louise Windsor (fille du prince Edward et de la comtesse Sophie de Wessex) et qui a fait son coming out en septembre 2016, devenant alors le premier membre de la famille de la monarque (il ne fait toutefois pas partie de la famille royale britannique, au sens strict) ouvertement homosexuel.
Ivar Mountbatten s'était séparé en septembre 2010 de sa femme Penelope Thompson, soit seize ans après leur mariage célébré le 23 avril 1994 dans l'Essex en présence de la princesse Margaret (défunte soeur de la reine Elizabeth II). Une union, officiellement dissoute par le divorce en novembre 2011, qui a produit trois filles : Ella (22 ans), Alexandra dite Alix (20 ans) et Louise dite Luli (16 ans). Les quatre femmes étaient présentes samedi 22 septembre 2018, avec beaucoup de fierté comme le rapporte pour le Daily Mail le chroniqueur du gotha Richard Kay, pour l'accompagner vers le premier jour du reste de sa vie.
C'est au domaine familial des Mountbatten dans le Devon, Bridwell Park, transformé en 2015 en lieu de réception pour mariages et séminaires, que Lord Ivar et James Coyle, directeur de services cabine dans l'aéronautique qu'il avait rencontré lors d'un séjour aux sports d'hiver à Verbier en Suisse, ont convolé lors d'une belle cérémonie intimiste à laquelle une soixantaine de proches ont assisté (au lendemain d'un dîner qui en avait déjà rassemblés trente). Des invités qui ont dû être particulièrement émus en voyant Ivar accompagné jusqu'à l'autel de la chapelle privée et donné à son mari par... son ex-femme, Penny, à l'initiative de leurs trois grandes filles. "C'est un mariage très moderne, a commenté James. Il n'y a pas eu de demande, juste l'acceptation de cet immense amour. Il prend soin de moi. Je prends soin de lui. Les filles acceptent totalement cela." Il faut dire que la compréhension existait depuis toujours au sein de cette famille : "Penny était au courant avant notre mariage que mon attirance allait vers les deux sexes. Elle était compréhensive et je lui en serai à jamais reconnaissant", avait partagé Ivar en 2016, lorsqu'il avait fait son coming out, évoqué sa bisexualité et révélé son histoire avec James.
Une histoire qui a finalement donné lieu à un nouveau mariage, ce qui réjouit Lord Ivar au plus haut point : "Je suppose que si nous nous étions connus il y a dix ans, une union civile, ça aurait été bien. Mais maintenant que le mariage entre un homme et un autre homme est légal, il semble que c'était la bonne chose à faire. J'ai déjà vécu tout du mariage – et j'ai été très heureux –, mais James non, alors je vois cela comme la validation de mon amour pour lui", a-t-il dit à Richard Kay, assurant que le fait d'être un Mountbatten "n'a jamais été un problème".
Après la cérémonie dans la chapelle, qui s'est déroulée au son d'une chorale de gospel de Bristol, les mariés, qui portaient tous deux une veste de smoking en velours, ont fait couler du Pol Roger dans les coupes à champagne pour trinquer avec leur entourage dans l'orangerie, où le dîner a été servi. Il y avait notamment de la lotte au menu, mais pas de gâteau de mariage : en guise de dessert, un assortiment des fromages préférés du couple !
Le prince Edward et la comtesse Sophie, parrain et marraine des deux aînées d'Ivar et Penny, ne pouvaient hélas être présents en raison d'un conflit d'agenda : "Leur emploi du temps est programmé des mois à l'avance et ils n'étaient pas libres, mais ils adorent James", a confié le Lord, qui a bien entendu reçu les chaleureuses félicitations des Wessex. "C'était le seul week-end où Bridwell Park était disponible", a complété James Coyle, faisant référence aux réservations extérieures du domaine pour des événements.
Dès le lendemain de la noce, James Coyle, originaire de Glasgow, repartait au travail – en l'occurrence, à bord d'un vol long courrier à destination de Rio de Janeiro. Pour leur lune de miel en fin d'année, les jeunes mariés, qui avaient appelé leurs invités à faire des dons à une association pour la recherche contre les lésions de la moelle épinière, devraient partir moins loin : il est question de la Croatie ou de la Grèce.