A un détail près, le jour de sa mort aura été... a Perfect Day. Alors que les dispositions funéraires ne sont toujours pas connues, suite à la disparition de Lou Reed, qui a succombé à 71 ans dimanche 27 octobre des suites de complications liées à une greffe du foie subie au printemps, son épouse Laurie Anderson a apporté un témoignage bouleversant sur les ultimes moments de la légende du rock.
"La semaine dernière, j'ai promis à Lou de le sortir de l'hôpital et de le ramener à la maison, à Springs [village côtier de la commune de East Hampton, à l'est de Long Island, comté de Suffolk, état de New York, NDLR], notre maison spirituelle, même si nous sommes des gens de la ville. Et on a réussi !", commence par écrire Laurie Anderson, 66 ans, dans un message titré sobrement For Lou Reed et adressé au quotidien local, The East Hampton Star, lequel a publié le 31 octobre l'émouvante oraison funèbre.
Celle qui fut durant 18 ans la complice intime de l'icône rock, et était devenue en 2008 sa femme, raconte les derniers instants extrêmement sereins de celui qu'elle décrit comme "un prince et un battant" : "Lou était passé maître dans l'art du tai chi [art martial] et a passé ses derniers jours ici, heureux et comblé par la beauté et la puissance et la douceur de la nature. Il est mort dimanche matin en regardant les arbres et en formant le célèbre mouvement 21 ["Faire un pas en arrière et repousser le singe (à droite)"] du tai chi dans l'air, juste avec ses mains de musicien. Je sais que ses chansons, qui parlent de la peine et de la beauté dans le monde, insuffleront à bien des gens la joie qu'il éprouvait pour la vie. Puisse-t-elle vivre longtemps, la beauté qui nous inonde, nous traverse et nous submerge tous."
Un récit aux allures d'épitaphe que Laurie Anderson signe en ces termes : "Son épouse aimante et son amie pour l'éternité."
Figure emblématique du Velvet Underground et protagoniste majeur de l'histoire du rock, Lou Reed, dont l'ultime legs est l'album Lulu issu en 2011 de sa collaboration avec Metallica, a plongé dans le chagrin des générations de musiciens, célèbres ou non, et d'amoureux de ses chansons, essentielles.