Revoilà l'ami Louis, sous les traits du grizzly ! Louis Bertignac est en pleine tournée d'été en promotion de son album sauvagement rock et farouchement lui, le bien nommé Grizzly (Ça c'est vraiment moi) qui griffe à coups de riffs jouissifs, paru en mars dernier.
L'ex-Téléphone n'abandonne pas ceux qui n'ont pas la chance d'être dans les parages des scènes qu'il investit : six mois après le clip du premier single, l'uppercut 22m² ("l'histoire d'un mec qui a des problèmes avec une gonzesse, qui lui pose des lapins. La musique, c'est l'esprit de la Motown, un peu comme quand Otis Redding reprend "Satisfaction". Et c'est un riff", selon le pitch de l'intéressé), un second clip vient asseoir l'énergie de cet album guitar-driven qui sonne comme une libération en même temps qu'une cure de jouvence, cinq ans après son prédécesseur (Longtemps), et réalisé par Martin Meissonnier (Arthur H, Robert Plant & Jimmy Page).
Contre toute attente, c'est Tes bonnes choses, une des deux ballades amoureuses acoustiques (l'autre étant Les Filles comme toi) de cet album chargé d'électricité s'inclinant volontiers par endroits vers le punk rock, le hard rock ou même le metal, qui a été choisie comme second single. Fini également le côté brut et home made du clip de 22m², on fait cette fois face à un Bertignac moins la gnaque, romantique et contemplatif, tandis que défilent en toile de fond des panoramas naturels et sauvages sublimes.
Fini aussi le rockeur qui vous attrape, parfois franchouillars même, par le colbaque, fini le florilège de riffs puissants et tantôt collants, tantôt irrésistiblement jobards à l'oeuvre partout ailleurs sur l'album, ils font place le temps de quatre minutes de douceur (dans un monde de brutes) à une boucle acoustique que ne refuserait sûrement pas Marc Lavoine et des arrangements à la saveur ancienne de The Police. Etonnant. Pas déplaisant, juste incongru. Etonnant, mais sans doute plus radiophonique...
G.J.