En 1998, Manau faisait danser des milliers de fans sur le tube La Tribu de Dana. En 2014, que sont devenus les membres du groupe de rap celtique ? Martial Tricoche, fondateur du groupe qui cartonnait dans la fin des années 90, donne de leurs nouvelles au cours d'une interview accordée à Purecharts.
Le single La Tribu de Dana s'est écoulé à près de 1,5 million d'exemplaires entre 1998 et 1999. Manau décroche même le titre de meilleur album rap de l'année aux Victoires de la musique en 1999, devant les cadors MC Solaar et NTM. Aujourd'hui, alors qu'il a enregistré une nouvelle prestation sur La Tribu de Dana pour les besoins de l'émission Les 30 ans du Top 50 sur M6, diffusée mardi 28 octobre prochain, Martial Tricoche continue dans la musique. S'il a eu une période où il n'en pouvait plus de ce single culte, aujourd'hui il a digéré cette période : "À la télé, ils ne me font chanter que ça mais comme je fais des concerts avec tout le répertoire de Manau en parallèle et que je continue de travailler, ça ne me dérange pas. La télé me rappelle pour ça, je joue le jeu. Mais j'aimerais bien chanter les nouvelles, évidemment", avoue le chanteur.
Le groupe vient de sortir le titre Le Chant du coq et partira en tournée en 2015, avec un nouvel album. La différence entre le Manau d'avant et celui d'aujourd'hui ? "Aujourd'hui, on est ultra-indépendant, on fait tout de A à Z, répond-il. C'est important pour moi. On est un peu sorti du circuit des grands médias. Tout le monde s'en fout un peu de nous, on a cette image un peu ringarde. Par bonheur, ça fonctionne pour nous."
Et les autres membres du Manau de l'époque, où en sont-ils ? "Manau, au tout départ, on était six, explique-t-il. Moi j'écrivais tout. À l'image, on était trois, c'était un truc de maison de disques, on nous a marketés comme un boysband. Nous, on a dit 'oui' sans comprendre. Grégor le violoniste a une pizzeria à Madagascar ! Cédric, il fait du théâtre. On reste en contact." Rappelons que si Martial semble avoir bien appréhendé l'après-succès, ce n'est pas le cas de son camarade Cédric Soubiron. Ce dernier avouait en effet récemment avoir traversé une période très difficilé. "J'ai vécu l'enfer. J'ai perdu toutes mes économies. Je me suis retrouvé avec des dettes incroyables. Ils m'ont tout pris", confiait-il à Street Press.
Les Manau de l'époque pourraient-ils se retrouver pour refaire un tube ensemble ? Martial répond : "Je ne sais pas. On est tellement indépendant... Si demain on fait un Olympia, Cédric sera là, c'est automatique. Mais la colonne vertébrale de Manau, ça a toujours été moi. Il y a toujours eu plein d'autres gens... L'âme de Manau, c'est tribal, les gens viennent, partent, je suis un peu le centre puisque j'écris. Attention, je dis ça sans me la péter !"
Chloé Breen