Marc Veyrat revient derrière les fourneaux ! Le truculent chef savoyard ouvre son nouveau restaurant, La Maison des Bois, à Manigod près d'Annecy. Une table résolument écologiste et moderne au coeur des Alpages, dans un environnement magique et un cadre époustouflant. Mais tout ceci n'aurait pu jamais voir le jour, lorsqu'il y a huit ans, il était victime d'un terrible accident de ski.
Skieur émérite, le cuisinier qui s'était fait autant d'ennemis que d'amis de par sa personnalité unique, aimait à descendre les pentes sur la poudre blanche. Jusqu'à ce jour de 2005. "J'avais percuté ma fille en skis avant de manger un pylône et son rocher. J'étais cassé de partout : fractures des lombaires, enfoncement de la cage thoracique, épaule droite cassée, la jambe gauche en vrille, les cervicales en vrac...", confie-t-il au site internet du Figaro.
Treize mois de fauteuil roulant et des années à marcher avec des béquilles. Une très longue rééducation qui l'oblige à rendre son tablier. "Ma vie s'est arrêtée, raconte-t-il à L'Express Styles. Du jour au lendemain, vous n'êtes plus rien et tous vos amis vous lâchent, à de rares exceptions près." Un calvaire pour le sorcier des montagnes au chapeau légendaire.
"Je ne pouvais plus tenir sans morphine. J'ai passé cinq ans sur des béquilles. Or, vous voyez, je suis un chef en cuisine, moi. Je ne triche pas. Quand on apporte une addition musclée comme les nôtres, on se doit d'être là. Je ne me vois pas filer les clés des fourneaux à un second et me balader partout. Il faut que je sois là. Sinon à quoi ça sert ?! J'ai dû vendre la ferme de mon père à Megève. Je dirigeais 140 personnes, et, tout à coup, je n'avais plus rien. Je suis devenu tout petit. Ça a été un choc. Un chirurgien d'Annecy m'a loupé royalement ; le Pr Chambat, de Lyon, m'a repris. Il a retiré de mon corps un tas de ferrailles. Et me revoilà !", poursuit-il sur le Figaro.fr.
Durant cette période, ses détracteurs s'en donnent à coeur joie et les critiques fusent. Ses apparitions médiatiques, ses pubs pour de la nourriture industrielle (les jambons Madrange), ses virées en 4x4 dans les Alpes ou encore sa cuisine moléculaire, tout y passe, même ses établissements ouverts à Pékin et Prague, aujourd'hui fermés. Une rumeur d'un cancer foudroyant voit le jour, et son mythique chapeau de feutre en prend pour son grade... "Du marketing mon chapeau ? Personne ne pourra me l'enlever, c'est un hommage à mon grand-père qui me tendait sa coiffe en feutre à la sortie de l'école, avec des myrtilles, des framboises et des fraises disposées dessus pour mon goûter. Aujourd'hui encore, il me sert de panier pour ramasser des herbes sauvages...", tonne-t-il du haut de ses 63 ans dans les colonnes de L'Express Styles.
Aujourd'hui, Marc Veyrat est seul et isolé dans sa nature, sur la terre de ses ancêtres où il a construit son établissement. Ou presque. Le chef deux fois trois étoiles par le passé peut compter sur le soutien de Paul Bocuse et de ses amis Laurent Gerra et Jacques Weber. Et cela lui va bien : "Je suis tout seul. Proche de Paul Bocuse, cela me va très bien : il vient la semaine prochaine. J'ai encore des copains... Mais ce qui me tente, c'est la transmission auprès des enfants et des jeunes chefs. Le reste..."
Au secours, Marc Veyrat revient ! un portrait à découvrir dans les colonnes de l'Express Styles en kiosque depuis le 18 septembre