Si son père aimait stopper les actions, Marcus Thuram aime lui les conclure. Le fils du grand Lilian s'épanouit tranquillement dans le Doubs, élevé en plein air, sous les couleurs du FC Sochaux.
Et à 18 ans, le jeune homme a le caractère bien trempé de son père. Sûr de ses choix, le grand frère du jeune Kephren trace sa route après avoir signé son premier contrat pro l'été dernier, lui qui porte le maillot tricolore avec les U19. Si Monaco, le premier club de son père qu'il affronte ce soir en 8e de finale de la Coupe de France, l'avait contacté bien avant tout le monde, Marcus Thuram a choisi le froid du stade Auguste-Bonal pour une bonne raison. "Sochaux, c'est un peu éloigné de tout, pas trop médiatisé. C'est un peu un cocon protecteur", raconte-t-il dans les colonnes de L'Équipe. Et visiblement, son père n'est pas pour rien dans cette décision. "On m'a aidé, reconnaît le jeune attaquant. C'est mon père qui m'a dit de fuir le bling-bling !"
Pour autant, le nom de son père n'est pas un obstacle ou un boulet. Lui le porte fièrement sur son maillot et se nourrit de l'animosité parfois suscitée : "Si je rentre dans un stade avec plein de gens qui ne m'aiment pas, ça va me donner envie d'en faire encore plus, comme face au PSG en demi-finale de Gambardella. Les supporters m'ont insulté et ça m'a excité... Vu mon nom, c'est normal qu'ils prennent cette cible-là."
Au final, et s'il a souffert de racisme étant petit, le nom de Thuram n'a pour lui jamais été source de problème. Il le voyait comme une "motivation", afin de prouver qu'il ne devait sa place qu'à son talent. "On me parlait de piston, ce n'est plus le cas. Je suis fier de porter son nom et je ne ressens pas de pression liée à ça", explique-t-il à L'Équipe.
Si son père s'était imposé comme l'un des meilleurs défenseurs au monde, Marcus Thuram préfère lui marquer des buts, sources de spectacle. "Et je pense que les défenseurs ne le diront jamais mais, au fond d'eux, ils aimeraient être attaquants", lâche-t-il avec humour. Un message qu'il passe parfois à son père... "Quand je le chambre, il ne répond pas. Soit il rigole, soit il me regarde bizarrement et je me calme", poursuit-il.
Quant à Lilian Thuram, il joue son rôle de père en distillant quelques conseils précieux à sa progéniture. "Il ne me parle pas de lui, de ce qu'il a fait, nuance le jeune homme, il me dit juste ce qu'il faut en retenir. Je sais ce qu'il a accompli, mais je ne lui pose pas de questions là-dessus."
Marcus Thuram, à retrouver dans les pages de L'Equipe du 9 février 2016.