Championne d'Europe, championne du monde et championne olympique d'athlétisme ; Marie-José Pérec a porté haut les couleurs de la France. Ses prouesses ne l'ont malheureusement pas immunisée contre le racisme. L'ancienne coureuse raconte sa douloureuse expérience...
Comme Yannick Noah, Patrick Bruel ou Anggun, Marie-José Pérec s'est livrée dans l'émission La Face Katché, animée par Manu Katché et diffusée sur Yahoo France. Marie-Jo a parlé de son enfance à Basse-Terre, en Guadeloupe, de ses débuts dans l'athlétisme et du racisme qu'elle a subi tout au long de sa carrière. Elle explique notamment, sur son arrivée en métropole : "En fait, quand j'arrive ici, je me rends compte que je suis Noire."
"Ici, il y a des gens qui m'ont dit des choses... 'Sale Noire, rentre chez toi !', des choses comme ça", poursuit l'ex-candidate de The Masked Singer face à Manu Katché. La médaillée d'or aux Jeux de Barcelone (1992) et d'Atlanta (1996) va ensuite donner d'autres exemples effarants.
Marie-Jo a vécu le racisme dans des scènes du quotidien, comme dans un magasin. "Les gens te demandent : 'Mais, qu'est-ce que tu veux ?' Ils tutoient, s'est souvenue l'ex-athlète. Moi, j'ai pour habitude de dire, qu'à cette période, j'ai eu le sentiment que j'avais perdu ma couleur. Parce que, d'un coup, au même moment, j'étais une Noire qui n'avait rien à faire là, avec une vendeuse ou un vendeur dans le magasin, et l'autre qui m'avait reconnue. Il voyait mon nom, mais plus ma couleur. Je la perdais parce que je courais vite."
Son palmarès impressionnant ne l'a pas protégée du racisme. Toujours à Manu Katché, Marie-José Pérec révèle qu'après son double sacre à Barcelone, un grand magazine (dont elle tait le nom) souhaitait lui consacrer une parution. "Ils décident de faire un hors-série parce qu'ils ne veulent pas me mettre sur la couv'. On me demande de faire une photo avec Jean Galfione [ancien perchiste, détenteur d'une médaille d'or olympique, NDLR], et je refuse", explique Marie-José Pérec.
"Quand on sait, il faut se battre. On va rien nous donner. Celui qui veut sa liberté, il doit aller la chercher", conclue-t-elle. Marie-José Pérec, qui a survécu au racisme et à l'acharnement médiatique (après son départ des J.O. de Sydney en 2000) en est un exemple vivant.