Pierre Ménès l'a dit dans les 4 minutes dévoilées par le site Les Jours : il ne regrette en rien ses agressions sexuelles. Depuis la diffusion du documentaire Je ne suis pas une salope, je suis journaliste, sa créatrice la journaliste Marie Portolano - amie du chroniqueur - s'est exprimée pour la première fois. Sur Twitter, elle s'est désolée de "réduire ce combat et cette parole à un seul homme".
"En plus de donner la parole à des femmes courageuses, le but de ce documentaire était de mettre un terme à des (dys)fonctionnements et d'éveiller une certaine conscience collective. Or, nous sommes en train de réduire ce combat et cette parole à un seul homme... Ce n'est pas 'un seul homme' le problème, mais le système qui a permis à quelques hommes d'agir ainsi pendant des années sans jamais être réprimandés", a rappelé Marie Portolano dans un tweet publié le vendredi 26 mars 2021.
Elle déplore ainsi le fait que le système de protection des agresseurs, dénoncé dans le documentaire, se transforme en "affaire Ménès". "C'est ce système que l'on doit combattre. Le système qui a protégé, qui n'a pas voulu entendre. C'est ça le centre du débat. Je crois maintenant que tout le monde a compris. Le principal, c'est ce qui vient après. Tous ensemble", conclut-elle.
Dans les minutes censurées du documentaire, la journaliste Isabelle Moreau, embrassée par surprise par Pierre Ménès en plein milieu d'une émission, déplorait d'avoir été réduite à un objet. "Quelle crédibilité accorder à une femme qu'on peut embrasser comme ça, selon son bon vouloir ? Alors j'ai joué le jeu et c'est ça qui est terrible. Je joue le jeu parce que je ne veux pas casser l'ambiance de l'émission, sauf que le résultat, il est cruel", regrettait-elle. Isabelle Moreau décrivait ici l'enjeu du documentaire de Marie Portolano.
"Quand je vais pour l'embrasser, je pense jamais que je vais l'embrasser sur la bouche, jamais. Elle s'est pas détournée, tu vois. Regarde encore l'image, elle met sa main autour de moi. C'est pas un smack qui va te salir non plus, faut se calmer. Tout ça, c'est ce que je ne supporte plus dans le truc d'aujourd'hui. Si tu ne peux plus faire un bisou sur la bouche à une copine... Au secours ! Au secours : 'image dévastatrice' mais là aussi, il faut avoir conscience de ce qu'on dit. Non. Parce que je l'ai pas vraiment fait. Je me souviens d'être surpris, je me souviens de son bras autour de moi, en fait je suis surpris et je me dis 'c'est chouette, elle joue le jeu'", s'emportait Pierre Ménès. Des propos supprimés de la version diffusée à la télévision.