Taclée pour son intervention à la Pride, critiquée pour son intrusion au défilé Chanel et désormais clashée pour son happening à la marche contre les violences sexistes et sexuelles, organisée par le collectif #NousToutes, samedi 23 novembre à Paris. Marie s'infiltre semble susciter plus d'agacement que de gloussements. Elle s'est justifiée sur sa dernière incartade....
Alors que les violences faites aux femmes ne diminuent pas et que le nombre de féminicides a explosé en France en 2019 - l'AFP en décompte déjà 117 mais le nombre de 137 est aussi avancé - l'appel à des marches dans toute la France, le 23 novembre, était particulièrement important. Une trentaine de marches au total aux quatre coins du pays qui a rassemblé 150 000 personnes, dont 100 000 à Paris, selon le collectif féministe #NousToutes. Dans la capitale, le cabinet Occurrence a pour sa part dénombré 49 000 participants lors de son comptage pour un collectif de médias dont l'AFP, et la préfecture de police 35 000. Qu'importe le chiffre exact, l'important était surtout le message et il n'avait pas besoin d'être parasité.
Des laisses et un fouet
A Paris, la marche partait de place de l'Opéra pour se rendre jusqu'à la place de la Nation. Parmi les personnes qui défilaient, il y avait des anonymes, des personnalités médiatiques - comme la comédienne Adèle Haenel - et des représentants politiques. Au milieu de cette foule scandant slogans et revendications, on a aussi pu voir Marie s'infiltre. La jeune femme de 28 ans, qui a fait de l'incruste sa marque de fabrique, a cru bon de venir accompagnée de deux hommes... tenus en laisse. Des garçons dénudés qu'elle n'a pas hésité à fouetter. Mal lui en a pris car elle a suscité des réactions hostiles dans la foule et sur la Toile.
"Aucun mot pour décrire cette énergumène qui ne cesse d'accroître les erreurs, et à ce stade, les échecs. Elle fait honte à cette manifestation qui vise à l'égalité des sexes, et aux feminicides. C'est pas du féminisme ça" ; "Marie s'infiltre qui s'infiltre au cortège contre les violences faites aux femmes en tenant des hommes en laisse, ça contribue à banaliser et renforcer l'idée déjà répandue que le féminisme s'apparente à de la haine des hommes donc ça salit l'image de la lutte et ça la fait reculer" ; "Non mais c'est quoi le message que Marie s'infiltre veut faire passer ?? Ce mouvement n'est pas fait pour rabaisser les hommes à des chiens ou objets mais pour que les femmes se fassent entendre sur les violences qui nous sont faites et qui sont beaucoup trop souvent mises sous silence. Je trouve ça désolant et honteux de nous faire encore une fois passer pour des extrémistes qui veulent être supérieurs aux hommes alors qu'on cherche juste l'égalité", peut-on notamment lire sur Twitter.
Après ce bad buzz, Marie s'infiltre (de son vrai nom Marie Benoliel) a été obligée de réagir pour essayer d'éteindre la polémique. "Non je ne me moque pas des personnes qui vivent des drames, je ne jouis pas de la méchanceté, non je ne caricature pas les femmes qui meurent sous les coups de leur conjoints. Je prends juste un sujet et je le montre différemment, avec un autre ton, un regard différent. Nous sommes dans l'ère de la moralisation extrême, celle prescrite par un magistère moral sur lequel il faut s'aligner : s'émouvoir pour la même chose, se scandaliser pour les mêmes faits, penser pareil partout et tout le temps. C'est mon combat de révéler combien il peut être dangereux d'épouser cette uniformité des comportements. Combien il est important de prendre un sujet dramatique et de le détourner. A ma manière", a-t-elle déclaré au Parisien.
Thomas Montet