Incontournable actrice française qui brille dans le registre dramatique – Polisse – ou comique – Papa ou maman –, Marina Foïs fait une nouvelle fois sensation au cinéma dans L'Atelier de Laurent Cantet. Dans ce long métrage où elle incarne un écrivain qui donne des cours à des jeunes en réinsertion, elle donne la réplique à des comédiens non professionnels. Un défi pour celle qui a toujours misé sur le challenge et l'audace. Elle en parle dans Télérama, revenant sur son enfance et sa passion précoce pour les arts dramatiques, ainsi que sur son expérience au sein des Robins des bois.
Depuis ses 5 ans, Marina Foïs rêvait d'être actrice. Lorsque son ancien baby-sitter, qui suivait des cours de théâtre, lui propose une fois adolescente de jouer dans L'École des femmes à Toulouse, ses parents, pourtant si encourageants, refusent : "C'était incompréhensible pour moi. (...) J'ai retourné la baraque. J'ai cessé de leur adresser la parole. Je ne les regardais plus. C'était violent. Au bout d'une semaine, ils ont fini par craquer et me laisser partir. Mon père m'a dit : 'Je t'émancipe, mais ton théâtre, je ne veux plus en entendre parler.' J'ai promis d'avoir le bac, j'ai pris des cours par correspondance. Et je l'ai eu [avec mention, ndlr de Télérama]."
Marina Foïs échoue au Conservatoire et suit le cours au Florent. Elle encaisse les remarques de profs qui lui disent qu'elle ne fera que de la figuration, se nourrit des encouragements d'autres comme Isabelle Nanty et joue des petits rôles à la télé, dans Julie Lescaut ou encore Navarro. Au cours Florent, elle rencontre ceux qui avec qui elle va former les Robins des bois. Une tragédienne qui fait des sketchs ? Marina Foïs explique leur état d'esprit à l'époque : "Les Robins des bois, c'était de la survie. (...) Nous avions en commun le goût de l'absurde, nous rêvions des Monty Python. (...) J'aidais à la rédaction, je coupais des bouts de texte, je faisais du secrétariat, j'étais leur bonniche, j'ai toujours eu l'impression de suivre le mouvement dans ces années-là. On me disait d'écrire un texte, je le faisais." Vient ensuite la rencontre avec Dominique Farrugia et la Grosse Émission sur Comédie !, et avec Alain Chabat. Il leur dira qu'en écrivant à ce rythme, "il fallait se faire à l'idée qu'on produirait 80% de merde. On a même entretenu un certain goût du bide, allant au bout de certaines choses qu'on savait mauvaises, avec un plaisir masochiste à les assumer".
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Télérama du 30 septembre.