Lors de sa conférence de presse à Vernon dans l'Eure le 12 avril 2022 après le premier tour où elle a terminé deuxième avec 23,1% des voix, Marine Le Pen est revenue sur le gouvernement qu'elle composerait si elle était élue au second tour. La leader du Rassemblement national a affirmé qu'elle ne choisirait ni sa nièce Marion Maréchal, ni Eric Zemmour, figures du mouvement d'extrême droite Reconquête qui a terminé à 7% de voix. Par ailleurs, la fille de Jean-Marie Le Pen a rappelé que "bien entendu il y a des gens qui viennent de la droite et qui viennent de la gauche qui souhaitent gouverner avec moi en cas de victoire". Interrogée par ailleurs sur l'identité de son Premier ministre si elle était élue, Marine Le Pen a refusé de répondre même si elle a assuré avoir déjà fait son choix.
"Non, je ne prendrai pas Marion Maréchal dans mon gouvernement", a déclaré la candidate du RN lors d'une conférence de presse à Vernon (Eure), en réponse à une question d'un journaliste. Dans la matinée, Marine Le Pen a aussi rejeté la possibilité qu'Eric Zemmour, arrivé quatrième au premier tour, fasse partie de son gouvernement : "Il n'en a pas le souhait et je n'en ai pas le souhait non plus". Sur France Inter, elle avait ainsi dit à propos de son adversaire issu des médias : "J'ai exprimé tout au long de la campagne du premier tour les divergences que je pouvais avoir avec Eric Zemmour, mais je lui ai toujours concédé, sans aucune difficulté d'ailleurs, qu'il faisait partie du camp de ceux qui croient en la France, qui croient qu'il faut que la France redevienne un pays souverain." L'ex-polémiste a appelé dès dimanche soir ses électeurs à voter pour Marine Le Pen au second tour le 24 avril, malgré ses "désaccords" avec elle.
La veille, la future mère - pour la seconde fois - Marion Maréchal avait douté de la capacité de la candidate RN à l'emporter face à Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle si elle ne scelle pas "des alliances" à droite. "Ça ne peut pas passer que par un dialogue avec la gauche populaire souverainiste, ça doit passer aussi par des alliés, et des coalitions et des alliances" à droite, avait-elle développé devant l'AFP. Avant le premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen n'avait pas exclu, si elle est élue, la participation à son "gouvernement d'union nationale" de gens venus "de la gauche chevènementiste, c'est-à-dire d'une gauche souverainiste". "Un fantasme totalement irréalisable" pour Marion Maréchal, qui défend comme Eric Zemmour une politique économique plus libérale que Marine Le Pen et pour qui "ces gens ne viendront jamais". Au-delà des divergences politiques, c'est aussi une affaire de clan familial mis à mal que symbolise la relation tendue entre Marine Le Pen et la fille de sa soeur Yann, dont elle était si proche avant 2017.
Si Marine Le Pen n'est pas élue, "elle aura besoin, comme tous ceux qui seront dans l'opposition à Emmanuel Macron, de constituer des alliances pour avoir une opposition aussi forte que possible", a dit mardi Jérôme Rivière, vice-président de Reconquête et député européen. Le fondateur du parti avait lui-même évoqué une candidature aux législatives, sans préciser dans quelle circonscription.