Campagne impressionnante, le parcours d'Eric Zemmour en homme politique présidentiable a pris fin ce 10 avril 2022 lors de l'annonce des résultats du vote du premier tour. Avec 7%, il se place en quatrième position, loin derrière le trio de tête - Emmanuel Macron (27,6%), Marine Le Pen (23,4%) et Jean-Luc Mélenchon (22%). Depuis la Mutualité à Paris, il a énoncé son discours et a appelé à voter pour son adversaire du Rassemblement national, malgré ses désaccords. Une fois descendu de sa tribune, le compagnon de Sarah Knafo n'a pas caché son énervement en repoussant le micro d'un journaliste de BFMTV à qui il ne pas voulait répondre. Une scène publiée sur Twitter par Léopold Audebert.
"Je ne me tromperai pas d'adversaire. C'est la raison pour laquelle j'appelle mes électeurs à voter pour Marine Le Pen", a déclaré dans une allocution le chef du parti "Reconquête". "J'ai bien des désaccords avec Marine Le Pen", mais il y a face à elle "un homme qui a fait entrer 2 millions d'immigrés" en France, a-t-il affirmé à propos d'Emmanuel Macron. Selon lui, le président sortant est "un homme qui n'a pas dit un mot d'identité, de sécurité d'immigration pendant sa campagne et qui fera donc pire s'il était réélu". A propos de Marine Le Pen, Eric Zemmour a précisé : "Je sais que certains de mes électeurs ne voudront pas voter pour elle, je ne les juge pas." Le chantre du "grand remplacement" s'est dit "déterminé à poursuivre le combat" à l'approche des et dira "très vite la forme que prendra" son action à ses militants. Il avait annoncé dans Elysée 2022 sur France 2 se préparer aux législatives.
A ses côtés durant cette soirée, tout de noir vêtue, Sarah Knafo, sa directrice de campagne et compagne, doit aussi digérer la nouvelle. L'énarque de 29 ans, qui a mis sa carrière à la cour des comptes en pause pour accompagner l'aventure présidentielle du célèbre essayiste réactionnaire, a affiché un sourire de circonstance devant les objectifs. Après un démarrage en trombe - laissant planer le doute d'une présence au second tour, l'ascension électorale de l'ex-éditorialiste de Cnews et du Figaro n'a pas atteint les sommets prévus. Le rôle de son influente directrice de stratégie pose alors encore plus de questions.
Il y a cinq mois dans L'Express, Sarah Knafo était décrite comme une jeune femme fougueuse qui n'a pas froid aux yeux, au carnet d'adresses bien rempli et qui n'a pas peur d'écrire sa propre légende. Un proche d'Eric Zemmour, Philippe de Villiers, estimait que leur collaboration finirait mal, puis Pierre Meurin, ancien membre de sa garde rapprochée, a appuyé cette idée : "Eric Zemmour ne gère absolument pas son équipe, il délègue tout à Sarah Knafo dont il attend qu'elle lui offre l'Elysée. Il ne participait jamais aux réunions du comité exécutif lorsque j'en faisais partie." Déconnecté du réel, trop boosté par les premières intentions de votes en octobre ? Pierre Meurin lui reconnaît toutefois le privilège d'avoir rendu la gauche inexistante. S'il ne voyait pas sur le fauteuil présidentiel, il l'imaginait "faiseur de roi" ou "accompagner un candidat au second tour de la présidentielle" pour battre Emmanuel Macron... À suivre.