Dans le monde du football, Marinette Pichon est l'équivalent de Michel Platini chez les femmes. La star du foot féminin, aujourd'hui retraitée des prés verts s'apprêtent à prendre... "un congé paternité" !
Aujourd'hui consultante pour France 2, Marinette Pichon va en effet devenir maman pour la seconde fois et à ce titre va bénéficier de onze jours de congés pour accueillir comme il se doit le petit garçon que sa compagne depuis sept ans maintenant va mettre au monde le 20 novembre prochain révèle Le Parisien. Elle est la seconde femme à bénéficier de cette mesure exceptionnelle en France. Le conseil général de l'Essonne où elle est depuis huit ans au service des sports a en effet donné son accord à cette ancienne joueuse exceptionnelle, qui a porté le maillot tricolore à 112 reprises, inscrivant la bagatelle de 81 buts.
"Ça peut paraître tout bête mais c'est déjà tellement difficile d'arriver à construire ou agrandir une famille quand on est homosexuel que, quand on vous refuse en plus des jours à la naissance de votre enfant, c'est moralement dur. Là, mon congé a été tout de suite accepté. Cela me permet de préparer sereinement, sans prise de tête et sans mauvais jugement, l'arrivée de mon bébé. Franchement, je suis vraiment heureuse" confie Marinette Pichon, pionnière en la matière lorsqu'elle était partie éclabousser la ligue américaine de son talent.
Un second bébé qui a été rendu possible grâce à une fécondation in vitro réalisée en Belgique par la compagne de Marinette Pichon, elle aussi agent au conseil général de l'Essonne et pacsée avec sa compagne depuis sept ans maintenant. Sa demande de "congé paternité", habituellement réservé aux hommes, a été directement demandée à Jérôme Guedj, président PS du département et député, qui en a profité pour déposer un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale, afin que tous les couples homosexuels puissent bénéficier désormais d'un congé "d'accueil à l'enfant".
"S'il avait dit non, je me serais battue pour mes droits. Ça n'a rien à voir avec du féminisme ou un plaidoyer pro-homo, c'est juste le respect des valeurs et de la non-discrimination" ajoute l'une des plus grandes joueuses de l'histoire du football féminin qui n'a jamais caché son homosexualité sans pour autant la crier sur les toits : "Je n'ai pas fait de coming out car j'ai toujours assumé d'aimer les femmes. Ce n'est ni une maladie ni une tare mais je me rends bien compte que dès qu'il s'agit d'enfants les gens ont plus de mal à accepter."
Prochaine étape, un mariage, pour peu que la promulgation de la loi sur la mariage homosexuel soit acceptée...