L'image avait fait le tour du monde. Les bêtisiers ont passé l'image en boucle. Et Marion Rolland est restée celle qui est tombée aux Jeux olympiques. Mais trois ans plus tard, la Française est devenue la championne du monde de descente, balayant d'un revers de la main son titre peu enviable de championne du gag...
Le 17 février 2010, sur la piste de Whistler à Vancouver, Marion Rolland est la dernière chance tricolore de décrocher une médaille. L'équipe de ski alpin est bredouille, et la jeune femme est la seule à pouvoir sauver l'honneur du clan français. Au départ, Marion Rolland est concentrée, prête à aller chercher cette médaille qui fait défaut à la France. Hélas, trois poussées volontaires plus loin, elle s'écroule devant les caméras du monde entier. Une scène digne de Vidéo gag. Mais pas pour Marion Rolland. Son genou a lâché et le verdict est terrible. Rupture d'un ligament croisé. "Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Je disais au kiné : 'Je ne veux pas être celle qui n'a pas passé la première porte aux Jeux, je ne veux pas que ce soit moi.' Je sentais que ça allait être trop dur à vivre, et pas que sur le plan physique", confiait alors la toute nouvelle championne du monde de descente qui déclarait à l'époque : "J'avais l'impression d'être la honte de la France, j'étais désespérée."
Mais ce dimanche 10 février 2013, la sportive est devenue la fierté de la France, en s'imposant lors de la descente de Schladming en Autriche lors des championnats du monde. Une première depuis 1966 et Marielle Goitschel en descente. Une première depuis Régine Cavagnoud, dernière championne du monde française en 2001 et disparue tragiquement la même année. Dossard 22, Marion Rolland a effectué une descente parfaite, pleine de puissance, d'agressivité, de maîtrise et de technique pour devancer les meilleures, Maria Höfl-Riesch, troisième, et Nadia Fanchini, sa dauphine, dépassant la grande favorite Tina Maze de plus d'une seconde. Un bonheur indescriptible pour la skieuse des Deux-Alpes. "Elle représente un rêve d'enfant, confie-t-elle. Tous les petits skieurs, quand ils commencent la compétition en club, ont envie d'êtres champions du monde ou champions olympiques. Moi, ça me fait un rêve de réalisé. La Marseillaise, c'est juste génial ! Tu sens que tu fais partie de l'équipe de France, d'un pays, c'est hyper valorisant. Tu vois le drapeau monter, tu entends ton hymne, c'est vraiment fort."
Les rires sont désormais loin derrière et c'est bien sa joie et son émotion qui feront le tour des télés en fin d'année...