Quatre mois après la mort de son mari Georges Wolinski, Maryse a accepté de recevoir une journaliste de La Parisienne dans son appartement de Saint-Germain-des-Prés. Un foyer dans lequel rien n'a bougé, même pas le fouillis du bureau du dessinateur de Charlie Hebdo. Inconsolable, Maryse Wolinski évoque avec pudeur sa douleur et fait part de ses questionnements concernant le jour de la tuerie.
"Ma vie sans lui est difficile. Son regard sur moi, sa protection, nos longs échanges, notre amour me manquent. En 47 ans de vie commune, notre couple s'est construit comme une cathédrale. C'est comme si on m'avait arraché une partie de moi-même. L'absence de Georges m'est insupportable", confie l'épouse de Wolinski. Si cette dernière n'a rien touché dans leur appartement afin de faire comme si son mari était parti en voyage, la journaliste et romancière a malheureusement appris qu'elle devait déménager. "Notre propriétaire veut reprendre ce bel espace pour son fils. C'est violent. Pour la première fois, quelques jours avant sa mort, on avait envisagé d'acheter un appartement", explique la veuve.
Désignée comme légataire universelle de Georges Wolinski, Maryse ne cache pas que la succession sera longue : "Quand j'ai rencontré Georges, il était veuf avec deux petites filles de 8 et 10 ans que j'ai élevées avec lui. Ensuite, nous avons eu notre fille, Elsa."
Hantée par l'enquête
En colère, la femme du dessinateur ne cache pas s'intéresser de très près à l'affaire concernant la tuerie de Charlie Hebdo et pour elle, certains points méritent encore d'être éclaircis. "Georges n'assistant pas régulièrement à la conférence de rédaction, d'autres non plus. Ce jour-là, ils étaient tous présents. Pur hasard ? Un service spécialisé avait fait des recommandations sur la sécurité du lieu. Mais les travaux n'ont pas été effectués...", confie-t-elle, précisant ensuite avoir rendez-vous avec la juge d'instruction afin de lui faire part de ses interrogations.
Hantée par ce matin du 7 janvier et souffrant de la perte de l'homme de vie, Maryse continue à sa façon de se battre.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Maryse Wolinki dans La Parisienne du samedi 6 juin 2015.