Depuis la rentrée 2024, Matthieu Noël a renforcé sa présence sur France Inter. Les auditeurs de la radio, dont Léa Salamé a été forcée de quitter l'antenne, officie désormais chaque jour entre 16 heures et 18 heures avec Zoom zoom zen.
L'ancien chroniqueur de C à vous sur France 5 est également à la tête d'un billet d'humeur quotidien diffusé chaque matin à 7h55. Une case autrefois occupée par Guy Carlier. "Quand vous faites une chronique aussi exposée, vous êtes le roi du monde et vous pouvez avoir cette tentation fasciste d'imposer vos idées", a commenté, auprès de La Tribune du Dimanche qui a consacré un portrait à Matthieu Noël, celui qui a fait part de lourds regrets sur son célèbre fils Carlito avant d'ajouter : "C'est tellement facile de devenir le héros des auditeurs bobos d'Inter et de verser dans la démagogie, on l'a vu avec des personnalités comme Stéphane Guillon".
A la télévision, il a vécu en coulisses les débuts de Matthieu Noël. "La première fois que je l'ai croisé, c'était pendant les répétitions de l'émission de France 3, On ne peut pas plaire à tout le monde, où il était stagiaire. Il jouait les doublures lumière et avait autour du cou une pancarte avec écrit 'Isabelle Huppert", s'est-il souvenu. Au fil des années, Matthieu Noël a gravi les échelons pour s'imposer comme l'un des humoristes phares de la bande de France Inter.
Celui qui vit dans le Xe arrondissement de Paris n'entend pas se servir de l'antenne de la radio publique pour faire du militantisme. "Si on écoute mes chroniques, on devine ma sensibilité de gauche et on comprend que j'ai du mal avec les extrêmes. J'adore ce que fait Charline Vanhoenacker et je trouve les positions de Sophia Aram très courageuses. Mais moi, je suis mauvais lorsque je suis dans ce registre. Je préfère y aller par la bande", a-t-il précisé à nos confrères.
A travers Zoom zoom zen, Matthieu Noël s'est donné pour mission d'amener "un peu de folie dans un quotidien anxiogène". Dans les couloirs de France Inter, il est décrit comme un "grand bosseur et anxieux". "Même quand je suis au volant de ma voiture, j'ai peur de l'abîmer. Ma femme me dit : 'Calme-toi, on est assurés'. Lorsque j'étais à l'école maternelle, la directrice avait convoqué ma mère pour lui dire que j'étais trop émotif et qu'il faudrait plus tard me trouver un petit métier tranquille", a-t-il réagi, amusé.
L'humoriste et animateur s'est, en outre, confié sur ses débuts aux côtés de Marc-Olivier Fogiel, dont il a été le stagiaire pour l'émission On ne peut pas plaire à tout le monde au début des années 2000 sur France 3. "Ça s'est fait de manière totalement fortuite. Je devais au départ effectuer mon stage dans une petite boîte de production de films indépendants hyper intellos pour m'occuper d'un auteur russe pendant le Festival de Cannes. Mais, lors de l'entretien, j'ai trouvé les responsables aigris et étriqués. Une carrière, ça ne tient pas à grand-chose...", a-t-il expliqué.
Marc-Olivier Fogiel, qui a récemment quitté la direction de BFMTV, s'est remémoré des débuts mouvementés. "La veille de la première, Matthieu m'a appelé en panique pour me dire qu'il voulait jeter l'éponge. Il avait peur de ne pas arriver à faire les pochettes où il devait regrouper tous les textes. Plus tard, je l'ai mis à l'antenne, car il a un regard très décalé et des goûts éclectiques", a-t-il confessé.