La photo a de quoi surprendre. En jean et T-shirt, appuyé contre un mur de pierres, Christophe Hondelatte pose pour le quotidien régional Sud Ouest, daté de septembre 2012. Titre de l’article, illustré par tant de décontraction souriante : "Hondelatte refait le plein." Bousculé par une critique mitigée face à son premier album en tant que chanteur et remercié après quinze ans de bons et loyaux services à la tête de Faites entrer l’accusé, l’animateur qui fête ses 62 ans le 17 décembre 2024 avait grandement besoin de retrouver sérénité et quiétude. Pour y arriver, le microcosme parisien n’est pas vraiment conseillé. C’est sur ses terres natales, au pays basque, que Christophe Hondelatte était allé reprendre son souffle. Dans le centre-ville de Bayonne, l’animateur possède depuis des dizaines d’années une maison typique basque.
Cette propriété qui est encore aujourd'hui son refuge, Sud Ouest la décrivait de façon minimaliste : "Jolie petite maison aux volets verts, nichée dans un petit paradis au cœur de la ville, entre Nive et Adour." Le jour de cette rencontre (un dimanche), Christophe Hondelatte venait de passer son après-midi aux fourneaux à préparer un dîner pour quelques amis. "J’adore faire la cuisine, l’été", précisait l’éphémère présentateur du 13h de France 2 qui souffre depuis vingt ans de problèmes de voix. Pour le reste, rien ne sera ajouté sur ce "petit paradis entre Nive et Adour". À l’image de cette photo illustrant l’article, les "volets verts" resteront fermés…
Il faut dire qu’à Bayonne, loin des nids de vipères parisiens, Christophe Hondelatte tient à sa tranquillité toute provinciale. "Je suis né à Bayonne, j’y ai fait mes études secondaires et j’ai débuté à Radio Bayonne", soulignait le meilleur ennemi de Dave en 2008, toujours dans le titre de presse quotidienne régionale. "J’ai habité trois ans à Saint-Jean-de-Luz, cinq ans à Biarritz, mais je suis revenu à Bayonne, où j’ai une maison. Cette ville est mon camp de base et j’y retourne autant que je peux, les week-ends et près de deux mois en été."
Et alors ? Christophe Hondelatte à domicile, cela donne quoi ? Habituellement très secret sur le versant personnel de sa vie à cent à l’heure, l’animateur ex-dépressif levait un voile pudique sur son quotidien bayonnais dans les colonnes du Journal du dimanche en août 2023. Fan de jardinage, on y apprenait qu’il ne laisserait personne manier la binette ou le sécateur à sa place. Son terrain, ce fameux "petit paradis", il "l’entretient lui-même". "Au contact de la nature, la pression retombe, avouait Christophe Hondelatte. Je bine, j’arrose, je mets de l’engrais." Et par temps de pluie (si fréquent dans la région) ? "J’y suis même quand il pleut !"
Une fois le jardin à son goût, c’est au tour de Jacko d’avoir les faveurs de Christophe Hondelatte. Fox-terrier à poil dur de 9 ans, jamais très loin de son maître, le toutou demande la plus grande attention ! "Il est très joueur et peu obéissant, s’amusait le maître à la santé fragile, complètement gaga de son animal. Il faut beaucoup de disponibilité pour s’en occuper, je l’amuse et le promène plusieurs fois par jour. Sa principale activité ? Courir après sa balle."
Et Christophe Hondelatte à Bayonne ? Il court après quoi ? "De la glande !", s’amusait-il dans le JDD. "Je me lève tard, je me rase tard et je m’habille tard." Une éloge de la lenteur qui tranche radicalement avec sa vie dans la capitale, bien plus rythmée. Autre grand écart avec ses mondanités parisiennes : à Bayonne, Christophe Hondelatte se sent libre de tout refuser. "Il assure ne fréquenter aucun lieu public, pas de cinéma, de théâtre ou de restaurant." Une vie d’ascète plus qu’assumée. "À Bayonne, la vie culturelle a de toute façon plutôt lieu en semaine, confiait l’animateur qui s'était fait violemment agressé en 2010. Mais si je dois arbitrer, alors je choisis un concert de jazz ou de musique classique."
Jamais vous ne retrouverez Christophe Hondelatte claquer des bises dans des endroits trop en vue ou des événements tapageurs. Biarritz, la voisine branchée ? Très peu pour lui ! "J’adore Biarritz qui est plus cosmopolite, avouait-il dans Sud Ouest en 2008. Mais parfois un peu arrogante parce qu’elle sait qu’elle est belle et à la mode. Bayonne, qui, elle, se regarde un peu le nombril, donne une dose de modestie à Biarritz." Sa vie à Bayonne, Christophe Hondelatte la veut à son image : simple et discrète, pour ne pas dire secrète… Tailler ses rosiers, lancer la balle à Jacko, profiter d’une temporalité plus lente et surtout ne pas subir une quelconque pression.
C’est dans cette optique que Christophe Hondelatte a ajouté un ultime onglet à sa maison bayonnaise : afin de fuir au maximum le stress parisien, il a installé un studio d’enregistrement il y a quelque temps déjà. De quoi jouer les prolongations provinciales en enregistrant ses rendez-vous quotidiens d’Europe 1 sans passer par la case Paris.
"J’ai conscience que c’est un sacré privilège de pouvoir alterner le calme de la province et la vibration de la capitale", convenait Christophe Hondelatte dans le JDD. Un luxe auquel beaucoup de confrères aspirent sans y arriver. "Ce que j’aime dans Bayonne, concluait l'ex-cible préférée du CSA dans Sud Ouest en 2008, ce sont ses outrances. On fait trop la fête, on se couche trop tard, on parle et on fait de la musique trop fort." Tout le contraire de son quotidien sur place.