Le 21 janvier 2021, Guillaume T. alias Prunille sur Twitter, accusait Maxime Cochard - élu communiste parisien - et son compagnon Victor Laby de viol. Dans la foulée se lance le mouvement #MeTooGay, le jeune homme ne saisit pas encore officiellement la justice après ses accusations et, finalement, le 9 février, il est retrouvé mort pendu dans sa chambre. Quant à l'élu et son conjoint, écartés temporairement du PCF, ils devraient désormais faire face aux tribunaux.
Après l'ouverture par le parquet de Nanterre d'une enquête pour déterminer la cause de la mort de Guillaume T., la justice est également sollicitée par les proches du jeune défunt. Comme le rapporte l'AFP, Maître Elodie Tuaillon-Hibon a annoncé lundi 15 février 2021 avoir été mandatée par la famille de l'étudiant pour saisir le "parquet de Paris d'une plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". La famille de Guillaume voudrait qu'une enquête examine l'éventuelle responsabilité dans son suicide de l'élu qu'il avait accusé de viol... Ce dernier avait démenti les accusations, évoquant une relation sexuelle consentie, et avait clamé vouloir l'attaquer en diffamation. Plainte qui tombe aujourd'hui bien évidemment à l'eau.
Comme le précise également l'AFP, au vu des circonstances entourant la mort atroce de Guillaume T. c'est généralement l'infraction dite de la "provocation au suicide", un délit passible de 3 ans de prison, qui est invoquée. Mais l'avocate de la famille a choisi une approche différente souhaitant une qualification criminelle, celle dites des "coups mortels", punissable de 15 ans de réclusion. Elle nécessite de démontrer une volonté de l'accusé de porter une atteinte physique à la victime et que cette atteinte soit la cause directe de la mort. "Guillaume (...) n'a laissé aucun courrier pour expliquer son geste, et il emporte donc avec lui la raison intime qui aura finalement déterminé son acte (...) Guillaume avait dénoncé des abus de nature sexuelle susceptibles d'être qualifiés de viol, qui peuvent constituer des violences", a précisé l'avocate en attribuant implicitement le geste terrible de l'étudiant à Maxime Cochard et son compagnon.
Maître Fanny Colin, qui défend de son côté l'élu parisien, a dénoncé auprès de l'AFP cette action judiciaire contre son client qui, a-t-elle dit, "aura eu pour seul tort de défendre son innocence". Elle a affirmé que ce dernier "attend avec confiance de pouvoir prouver son innocence en soumettant à la justice les pièces qui l'établissent".