Judith Godrèche se bat de manière très intense depuis plusieurs mois contre les violences faites aux femmes. On se souvient de son discours poignant au César, de ses larmes à l'Assemblée Nationale, et plus récemment de son geste fort, en signe de protestation, avec ses enfants sur le tapis rouge du Festival de Cannes. Et avant tout cela, elle avait porté plainte contre Benoît Jacquot pour "viols avec violences sur mineure de moins de 15 ans".
Déclarant notamment ceci, sur le plateau de C à Vous : "Cette personne (Benoît Jacquot) avait un rapport à la sexualité qui était assez tordu. Je me suis retrouvée comme étant son jouet sexuel. Aujourd'hui j'ai toujours peur. Peur de lui, peur de...Un enfant qui a eu peur, il aura peur toute sa vie." Ce mercredi 29 mai, c'est Isild Le Besco, via une interview accordée à Libération, qui annonce avoir porté plainte pour viol contre Benoît Jacquot à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris.
La soeur de Maiwenn a expliqué à nos confrères qu'elle était "terrifiée" à l'idée d'entamer cette démarche, mais qu'elle a finalement voulu se joindre à Judith Godrèche, afin d'apporter elle aussi, en s'appuyant sur sa propre expérience, son soutien aux femmes victimes de violences sexuelles : "Avec cette plainte, ce n'est pas tant que j'attaque Benoît Jacquot, mais que je soutiens les femmes qui le font et s'exposent ainsi publiquement. Moralement je m'y sens obligée, même si seule, je ne l'aurais pas fait". C'est donc une "nécessité morale", estime t-elle : "Je sais que je dois le faire." Avant de poursuivre : "J'utilise mon simple petit cas pour montrer que Benoît Jacquot a agi avec moi comme avec d'autres jeunes filles. J'aimerais que tous les hommes qui agissent en prédateurs tombent."
Pour rappel, Yann Barthès l'a récemment reçue dans Quotidien, l'interrogeant alors sur un passage de son autobiographie Dire vrai, aux éditions Denoël, dans laquelle dénonce déjà certains comportements du réalisateur. On apprend alors qu'il lui a demandée de tourner une scène nue, avant de lui confier sa carte bleue, tout en lui disant qu'elle pouvait achter ce qu'elle veut avec. Mais il a ensuite porté plainte contre elle, insinuant qu'elle a volé sa carte de bleue : " Il me suggère de dire que c'était une blague. C'est stupéfiant, oui, mais c'est juste à l'image de ce monde et de ce que vivent toutes les femmes".
Elle précisait aussi que Benoît Jacquot est "un homme riche" et "de pouvoir" qui n'a pas hésité à se servir d'une adolescente "pour en faire sa chose". "Évidemment que c'est terrible, Ce que je veux juste dire, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui sont comme ça, et on a la chance là de pouvoir le nommer, le dire et donner cette parole." Elle ajoutait également ceci : "J'ai eu d'autres histoires où je n'étais pas mineur, où je n'avais pas appris à mettre des limites, donc forcément je suis un terrain de maltraitance."
Benoit Jacquot est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive du dossier.