Le journalisme est en deuil... Ancien rédacteur en chef du magazine culte Actuel, Michel-Antoine Burnier est mort lundi 27 mai à Paris, à l'âge de 71 ans. Les éditions Kéro ont annoncé la triste nouvelle du décès. Proche de Jean-Paul Sartre, Patrick Rambaud ou encore Bernard Kouchner, celui qui était également l'auteur de nombreux ouvrages s'est éteint des suites d'un cancer.
Originaire de Chambéry en Savoie, Michel-Antoine Burnier se fait remarquer après Sciences-Po en devenant rédacteur en chef à la création du mensuel L'Evènement d'Emmanuel d'Astier de la Vigerie en 1996, alors qu'il n'a que 24 ans. Cette année-là, il publie également son premier ouvrage, Les Existentialistes et la politique (Ed. Gallimard). En 1970, il rejoint l'aventure Actuel, célèbre magazine consacré à la contre-culture orienté à gauche avec Jean-François Bizot et Jean-Luc Young ainsi que son ami Bernard Kouschner, aux côtés duquel il a milité à l'Union des étudiants communistes. Avec ce dernier, qu'il tentera de dissuader d'entrer au gouvernement de Nicolas Sarkozy, il co-signera le livre Les Voraces (1974), tragédie en cinq actes sur l'élection à la présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing.
Après Actuel, qu'il quitte en 1992, Michel-Antoine Burnier devient conseiller de la direction d'InfoMatin (1993-1994), de l'Européen (1998) ou encore des Inrockuptibles en 2009. Il fera aussi quelques détours par la télévision, notamment en tant qu'éditorialiste sur i-Télé entre 2000 et 2003. Egalement scénariste, Michel-Antoine Burnier restera surtout célèbre pour sa riche bibliographie, composée de nombreux pastiches, écrits notamment avec Patrick Rambaud comme Le Roland Barthes sans peine, Le tronc et l'écorce (François Mitterrand) ou encore La farce des choses (Simone de Beauvoir). Le duo se moquera également de Françoise Sagan, de Gaulle, ou encore Philippe Sollers.
Avec Bernard Zekri, Michel-Antoine Burnier venait de terminer un livre sur l'histoire du rap et du hip-hop. Son dernier ouvrage restera donc Il est midi dans le siècle (Ed. Robert Laffont) avec son ami Léon Marcadet. Le journaliste avait une fille, prénommée Eve, à qui il avait consacré l'Histoire d'un père de cinquante ans qui ne voulait pas avoir d'enfant en 1993.