Hospitalisé depuis une dizaine de jours pour une embolie pulmonaire, Michel Polnareff observe depuis sa chambre de l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine le bras de fer entre le producteur de sa tournée, Gilbert Coullier, et son agent et attaché de presse, Fabien Lecoeuvre. Les deux hommes y vont très fort, ne mâchent pas leurs mots : le premier pour mettre en doute la véracité de la maladie du chanteur et les événements qui ont conduit à son hospitalisation mais aussi pour révéler que la tournée fut déficitaire et pourquoi ; le second pour défendre, bec et ongles, Michel Polnareff.
Au coeur de l'affrontement, le docteur Philippe Siou qui a sauvé la vie du chanteur en diagnostiquant cette embolie pulmonaire bilatérale, des caillots de sang dans les deux poumons qui l'empêchent de respirer. Le praticien a révélé avoir été menacé avant même de prendre en charge Michel Polnareff. Mardi 13 décembre, Fabien Lecoeuvre était l'invité de C à vous sur France 4. Il a apporté la preuve de ces menaces sous la forme d'un mail de Gilbert Coullier adressé à un collègue du docteur Siou le prévenant qu'il s'agissait d'une "escroquerie qu'il [fallait] dénoncer". Reste que Fabien Lecoeuvre n'a pas souhaité le montrer à l'animatrice Anne-Sophie Lapix ou face caméra sous prétexte que "c'est une pièce qui va être produite en justice".
Le soir même, Fabien Lecoeuvre est l'invité d'iTÉLÉ. Les menaces au médecin et le mail ne sont pas évoqués à l'antenne. L'agent de Michel Polnareff se montre à la fois très vindicatif et, curieusement, ouvert à l'apaisement. Il raconte d'abord que le chanteur vit mal cette situation : "Il est très conscient et très peiné de ce qu'il se passe parce qu'il n'imaginait pas un instant que son producteur, qui a géré une tournée magnifique, retourne à ce point la situation en l'accusant d'une fausse maladie, d'une maladie imaginaire, parce qu'il n'a jamais menti. Il est très choqué du comportement de Gilbert Coullier qui, quand il a été hospitalisé, n'est même pas venu à son chevet." Plus tard, Lecoeuvre ajoute : "Il est désespéré de ce qu'il se passe. Il se demande pourquoi Coullier ne vient pas le voir à l'hôpital ; pourquoi Coullier ne l'appelle pas ?"
Il est désespéré de ce qu'il se passe. Il se demande pourquoi Coullier ne vient pas le voir à l'hôpital
Fabien Lecoeuvre démonte un à un les arguments de la partie adverse se montrant plus ou moins persuasif. Il accuse le garde du corps, engagé par Coullier, d'avoir fait remonter de fausses informations. L'attaché de presse de Michel Polnareff oscille toujours entre l'attaque et une certaine volonté d'ouvrir le dialogue : "Personne n'en veut à Gilbert Coullier, c'est un gars qui a géré la tournée de manière admirable. Mais pourquoi cet entêtement ? Ce déni de situation ? Quand quelqu'un souffre d'une embolie pulmonaire... Pourquoi le producteur ne l'admet-il pas ? On aimerait bien le savoir." Et de redire : "Est-ce qu'il le souhaitait plutôt mort que vivant ? Réécoutez les paroles de Coullier. Pourquoi cette maladie et cette hospitalisation le gênent tant ?" Et Lecoeuvre de sous-entendre que les affaires du producteur ne vont peut-être plus si bien...
Reste que l'intéressé, sur Europe 1 comme dans Le Parisien et Le Figaro, sans pour autant épargner Polnareff, ne demande que l'accès au dossier médical qui, selon Lecoeuvre, est disponible à l'Hôpital américain de Neuilly. Le producteur a expliqué qu'environ 400 000 euros étaient en jeu pour l'annulation de Pleyel, à Paris le 2 décembre, et à Nantes, le lendemain. Si Polnareff était apte à chanter, il devrait s'acquitter de 80% de cette somme. Dans le cas contraire, puisqu'il n'était pas assuré, c'est au producteur de payer la note.
Peut-on néanmoins entrevoir une réconciliation des deux camps ? C'est ce que semble suggérer les dernières paroles de Fabien Lecoeuvre, hier soir sur iTÉLÉ : "Coullier se serait rapproché de la maison de disques [qui attend toujours le nouvel album de Polnareff, NDLR] et il envisagerait de refaire Pleyel et Nantes. C'est déjà un signe positif et je remercie Gilbert Coullier de cette démarche. Je pense qu'il faut vraiment se rapprocher et arrêter d'étaler tout ça sur la table." Reste qu'il ne sait pas quand Michel Polnareff quittera l'hôpital...