Vingt-six ans sans sortir d'album et neuf sans monter sur scène, Michel Polnareff n'est pas du genre à céder à la pression du temps. De retour avec un nouvel album − presque achevé −, une autobiographie (Spèrme, à paraître le 24 mars aux éditions Plon) et une tournée (il sera du 7 au 11 mai 2016 en concert à l'Accorhotels Arena), l'interprète de L'Amour avec toi aborde la question de la sexualité pour les magazines Paris Match, Le Point et le Parisien Magazine.
Je voulais plaire, séduire et profiter de la jouissance
Ah... les années 1970, l'ère de toutes les libertés... voilà une époque qui rend Michel Polnareff particulièrement nostalgique. "C'était quand même marrant de se retrouver avec les belles blondes de ces années. Et aux États-Unis, personne ne savait qui je suis", lâche le chanteur de 71 ans. Un point important puisqu'il a permis à l'artiste "de sortir avec des filles qui se fichaient pas mal de Polnareff mais à qui Michel plaisait." Toujours à Paris Match, le chanteur confie que ce "besoin compulsif d'amour" était "purement sexuel" : "À l'époque, j'étais un vrai obsédé. Je voulais plaire, séduire et profiter de la jouissance. Tout cela s'est arrêté avec le sida. (...) Les gens qui n'ont pas connu les années 1970 manqueront vraiment quelque chose dans leur existence. L'amour était facile, marrant, sans conséquences."
Une période faste pour Michel Polnareff qui a multiplié les conquêtes et pas n'importe lesquelles puisqu'il est sorti, comme il l'indique dans Le Point, avec Lynda Carter, interprète de Wonder Woman dans la série culte des années 1970. Il est également tombé amoureux de Sylvia Kristel, célèbre actrice d'Emmanuelle. "Notre histoire a duré un an, ce qui pour moi à l'époque était un record. C'était une personne formidable, dépassée par ce qui lui arrivait. Ce n'était pas une fille facile, au contraire, elle était plutôt intellectuelle, elle était aussi un très grand peintre", confie-t-il.
Pour devenir un mec, je m'étais résolu à aller "aux putes"
Ce sont les prostituées, qui l'ont "déniaisé", qui ont tout appris à Michel Polnareff. Dans son autobiographie, dont le Parisien magazine s'est procuré des extraits, il raconte : "Pour vraiment devenir un mec, je m'étais résolu à aller 'aux putes'. Celle qui m'avait fait grandir était une Algérienne aux dents en or qui m'appelait 'mon biquet'." Sa première fois avec une femme de joie "plutôt traumatisante" qui a vite laissé place à de la tendresse : "La nuit, il m'arrivait d'en embarquer une en voiture juste pour qu'elle se réchauffe. Malgré leurs cuissardes, je voyais leurs jambes rougies par le froid. Je n'ai jamais supporté de voir les gens grelotter [lui-même a vécu trois ans dans la rue, NDLR]. J'ai toujours eu beaucoup de respect pour les prostituées."
Les trouvant utiles "à une société malade de solitude", Michel Polnareff explique même avoir vécu "ces rencontres" comme "une thérapie (...) avec des cours de rééducation sexuelle qui coûtent parfois beaucoup moins cher que les autres".
Sarah Rahimipour
Retrouvez l'intégralité des interviews de Michel Polnareff dans les magazines Paris Match, Le Point, en kiosques le 17 mars 2016. Et dans le Parisien Magazine du vendredi 11 mars.