Bientôt à l'affiche de deux films (Future World, de James Franco, et The Rookies), Milla Jovovich est aussi en couverture de L'Express Dix, dont elle a édité un numéro spécial mode. Dans les colonnes du magazine, elle se confie notamment à Humberto Leon, le codirecteur artistique de Kenzo, qui la dirige dans un court métrage (The Everything) réalisé pour la célèbre griffe. Face à son ami, avec qui elle partage tant de passions communes et de trajectoires de course, Milla évoque notamment son statut d'immigrée et ce qu'elle a vécu lorsqu'elle est arrivée en Californie.
"Avec mes parents, nous venions tout droit de l'Union soviétique pour refaire notre vie à Sacramento", raconte la star, qui avait 5 ans lorsqu'elle est arrivée aux Etats-Unis. "En 1981, nous étions en pleine guerre froide. Ma mère m'avait inscrite dans une école maternelle américaine. Seulement, je ne parlais pas un mot d'anglais. Je me souviens du choc des cultures, inimaginable, et de mon incapacité à me faire des amis, poursuit-elle. Les autres enfants m'ont tenue à l'écart et n'ont cessé de se moquer de mon accent et de mes origines : c'est bien connu, les gamins peuvent être d'une grande cruauté."
Encore marquée par ce souvenir douloureux et forcément traumatisant lorsqu'on est enfant et qu'on débarque dans un nouvel endroit, sans parler la langue, la star de Resident Evil a, en raison de son propre traumatisme, fait le choix radical de ne pas scolariser ses enfants dans une école américaine. "J'ai inscrit mes filles au lycée français pour qu'elles n'aient jamais à vivre ce genre d'expérience", affirme-t-elle, sans avoir à rougir. "Je crois qu'il n'y a rien de pire que la réaction d'un enfant américain vis-à-vis d'un étranger", assure celle qui est maman de deux filles, Ever Gabo (10 ans) et Dashial Edan (3 ans).