La course Gand-Wevelgem, l'une des classiques renommées dans le calendrier cycliste, a été entachée d'un terrible accident. Alors que les coureurs avaient parcouru environ 150 kilomètres de course, le Belge de l'équipe Wanty-Groupe Gobert, Antoine Demoitié, a chuté avec quatre autres coureurs juste devant la file des voitures, près de Sainte-Marie-Cappel. Si les premières voitures ont fait un brusque écart pour les éviter, une moto accréditée par la Fédération belge, conduite par un motard expérimenté et qui transportait un commissaire national d'après L'Equipe, n'a pu éviter Antoine Demoitié, et l'a percuté.
La nouvelle tant redoutée a fini par tomber peu après minuit dans le nuit de dimanche à lundi, quelques heures après les faits : Antoine Demoitié "est décédé et une enquête est en cours pour déterminer les circonstances", a indiqué à l'AFP Frédéric Evrard, officier de communication de la gendarmerie du Nord-Pas-de-Calais. Le coureur belge, âgé de 25 ans, était dans le coma et placé dans un service de soins intensifs au CHU de Lille, où l'avait rejoint sa famille en fin d'après-midi, après son transfert de l'hôpital d'Ypres.
Puncheur-sprinteur originaire de Liège, Antoine Demoitié faisait partie d'une jeune arrière-garde talentueuse et appelée à briller. Vainqueur du Tour du Finistère en 2014, le Belge venait de signer sa première participation à une épreuve du World Tour, le GP E3, vendredi, où il s'était d'ailleurs distingué dans une échappée. Fan absolu de l'explosif Tom Boonen, Antoine Demoitié rêvait de remporter une "Flandrienne", une de ces classiques comme le Gand-Wevelgem, où il a trouvé la mort.
Sur les réseaux sociaux, le monde du cyclisme s'avoue meurtri. Les réactions de l'équipe AG2R, du jeune coureur espagnol Carlos Verona ou encore de l'ex-cycliste devenu commentateur Daniel Lloyd ont notamment été parmi les premières enregistrées. Un de ses équipiers, Gaëtan Bille, a déclaré qu'il s'était comporté en héros jusqu'au bout, révélant qu'Antoine a permis de sauver trois vies en faisant don de ses organes. A mesure que les stars du peloton se réveillent et apprennent la nouvelle avec émotion, les marques d'estime et de chagrin se multiplient, de Frank Schleck à Romain Bardet, en passant par Jeremy Roy, Tony Martin, Marcel Kittel ou encore Michael Rogers, lequel espère que ces circonstances tragiques vont jouer le rôle de déclencheur pour des changements en faveur de la sécurité des coureurs.