Durant plusieurs mois, beaucoup trop longs pour les proches d'Emiliano Sala, les circonstances de la mort du footballeur argentin sont restées très floues. L'ancien joueur de Nantes, alors âgé de 28 ans, était en route vers son nouveau club de Cardiff (Pays-de-Galles) lorsque l'avion qui le transportait s'est abîmé en mer, dans la zone de Guernesey-Aurigny (à quelques kilomètres au large des côtes du département de la Manche). Son corps n'avait été repêché et identifié que quelques jours plus tard.
Plus d'un an après la mort d'Emiliano Sala, le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB), en charge de l'enquête a livré ses conclusions. Dans son rapport rendu public le vendredi 13 mars 2020, il met en cause le pilote David Ibbotson à plusieurs reprises, alors que le monomoteur Piper PA-46 Malibu qu'il pilotait et lui-même n'avaient pas les licences ou autorisations nécessaires pour opérer commercialement
Ce dernier a effectué une manoeuvre à une vitesse excessive qui a entraîné la dislocation de l'appareil, a conclu l'AAIB. Les enquêteurs estiment que le pilote a perdu le contrôle de l'appareil lors d'une manoeuvre probablement destinée à éviter le mauvais temps pour pouvoir voler à vue. L'appareil, un Piper PA-46 Malibu, s'est ensuite brisé en vol pendant cette manoeuvre, effectuée à une vitesse excessive par rapport à sa conception. Le pilote David Ibbotson, dont le corps n'a jamais été retrouvé, a aussi "probablement" été intoxiqué au monoxyde de carbone, alors que le monomoteur ne disposait pas de détecteur dans la cabine, estime le bureau d'enquête. Un rapport d'étape avait relevé que Sala avait été intoxiqué au monoxyde de carbone avant que l'avion s'écrase.
Les enquêteurs soulignent également que le vol n'a pas été effectué dans des conditions conformes aux normes qui s'appliquent pour les vols commerciaux. Le pilote a navigué à vue, de nuit, dans des conditions météo difficiles alors qu'il n'avait pas la licence pour piloter ce type d'avion ni pour voler la nuit, ont-ils relevé.
L'avion était lancé à une vitesse de 270 miles par heure (435 KM/h) au moment de l'impact avec l'eau, selon l'AAIB, ce qui excluait la possibilité de survie.
Dans un communiqué, Crispin Orr, inspecteur en chef des accidents aériens a souligné que les enquêteurs avaient "fait des recommandations de sécurité importantes qui, si elles sont pleinement mises en oeuvre, réduiraient de manière significative les risque qu'un tel accident se reproduise". Les recommandations portent sur le fait de rendre obligatoire la présence d'un détecteur de monoxyde de carbone à bord des avions équipés d'un moteur à pistons et sur l'amélioration du suivi des qualifications des pilotes.