Les circonstances de la mort d'Emiliano Sala, survenue le 21 janvier 2019 après le crash de son avion dans la Manche, restent encore très floues, mais de nouveaux éléments apportés à l'enquête permettent d'avancer.
Mercredi 14 août, l'AAIB (Air Accidents Investigation Branch), en charge de l'enquête, a fait savoir qu'Emiliano Sala et le pilote David Ibbotson qui l'accompagnait ont très vraisemblablement été exposés à des niveaux extrêmement nocifs de monoxyde de carbone, gaz mortel à haute dose. "Des tests toxicologiques ont révélé que le passager présentait un niveau de saturation élevé en COHb (produit associant le monoxyde de carbone et l'hémoglobine)", a déclaré l'AAIB dans un bulletin spécial.
L'AAIB a également expliqué que les testes pratiqués sur la dépouille d'Emiliano Sala ont révélé que le footballeur argentin décédé à l'âge de 28 ans présentait un taux de saturation en carboxyhémoglobine (COHb) de 58%. "Un niveau de COHb de 50% ou plus chez un individu par ailleurs en bonne santé est généralement considéré comme potentiellement fatal" a-t-il précisé, susceptible de provoquer des convulsions, une perte de conscience ou une crise cardiaque..
Alors que le corps de David Ibbotson n'a toujours pas été retrouvé, il est très probable que le pilote du monomoteur Piper PA-46 Malibu, qui conduisait Emiliano Sala vers son nouveau club de Cardiff (Pays de Galles), ait lui aussi été intoxiqué. "Il est clair d'après les symptômes que l'exposition au CO peut réduire ou inhiber la capacité d'un pilote à piloter un avion en fonction du niveau d'exposition", a expliqué l'AAIB.
La famille d'Emiliano Sala "pense qu'un examen technique détaillé de l'avion est nécessaire" et elle demande à l'AAIB de repêcher l'épave "sans délai", a réagi son avocat, Daniel Machover, dans un communiqué. "La famille et le public doivent savoir comment le monoxyde de carbone a pu entrer dans la cabine", a-t-il ajouté. De son côte, le club de Cardiff s'est dit être "préoccupé" par le rapport de l'AAIB, "qui montre une fois de plus que l'avion utilisé pour Emiliano Sala n'était pas approprié".
En février dernier, les responsables de l'enquête avaient annoncé que l'attaquant argentin était décédé des suites de "blessures à la tête et au tronc" dans leurs premières conclusions.